Après avoir profité de la crise et de son statut de «banque refuge», Raiffeisen s’attend à vivre des temps plus difficiles au cours des mois qui viennent.
«Nous subissons une concurrence acharnée et de plus en plus vive de la part des banques qui ont perdu des clients pendant la crise. Ces établissements tentent de reconquérir des parts de marché tant sur le segment des particuliers que sur celui des professionnels», a expliqué ce lundi Guy Hoffmann, membre du comité de direction de la banque lors de la présentation des résultats 2009.
La pression s’exerce sur le marché des comptes d’épargne, mais aussi et surtout sur les crédits, consentis avec des marges de plus en plus faibles, aux dires des responsables de l’établissement mutualiste.
Chute des marges d’intérêt
Ce sont les filiales de banques étrangères, comme Dexia BIL, BGL BNP Paribas (ex-Fortis Banque Luxembourg) ou encore ING Luxembourg qui se montrent les plus déterminées à regagner du terrain, alors qu’elles se recentrent sur leurs activités traditionnelles, après avoir perdu la confiance d’une partie de leurs clients au plus fort de la tempête des subprimes. La BCEE (Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat) et Raiffeisen avaient été les principales bénéficiaires des arbitrages et de cette fuite vers la sécurité des dépôts.
Au premier trimestre 2010, la CSSF (Commission de Surveillance du Secteur Financier) a déjà fait état, pour l’ensemble du secteur, d’une chute de 26,7% des marges d’intérêt par rapport à la même période 2009, à 1,415 milliard d’euros.
A ce sujet, Ernest Cravatte, président du comité de direction, a également évoqué la hiérarchie des taux d’intérêt, devenue moins favorable à l’activité de transformation. Celle qui consiste à utiliser des ressources à court terme, pour octroyer des crédits à long terme. «Sur base des évolutions du premier trimestre et sous réserve d’évènements imprévisibles à ce jour, nous envisageons 2010 avec un optimisme prudent», a-t-il néanmoins indiqué.
Sondage TNS Ilres
L’établissement luxembourgeois compte cependant préserver ses positions grâce à la relation de proximité et de long terme entretenue avec ses clients. «Il ressort d’une étude réalisée par l’institut de sondage TNS Ilres sur le marché bancaire des particuliers au Luxembourg que les clients de Raiffeisen sont - de loin - les plus satisfaits de leur relation bancaire et les plus fidèles à leur banque», a indiqué Ernest Cravatte.
Au cours de l’année 2009, les marges sur intérêts de Raiffeisen ont progressé de 3,1% à 74,2 millions d’euros pour un volume de prêts en augmentation de 20,5%. Dans le même temps, les commissions nettes ont progressé de 17,8% à 12,4 millions d’euros, grâce, en particulier, à l’évolution favorable des marchés financiers. Au final, le résultat net de 2009 a progressé de 10,8% à 14,9 millions d’euros.