La Commission européenne suit la compétitivité des États membres à la loupe... (Photo: DR)

La Commission européenne suit la compétitivité des États membres à la loupe... (Photo: DR)

Un Midi de l’Europe organisé au Bâtiment Jean Monnet par le Bureau d’information du Parlement européen, la Représentation de la Commission européenne au Luxembourg et le Mouvement européen Luxembourg, était consacré ce jeudi 22 aux différentes recommandations pour doper la croissance du pays.

«Le Luxembourg reste un pays de services. En 2012, le poids de l’industrie manufacturière dans le PIB était d’environ 12%, ce qui place le pays en-dessous de la moyenne européenne. Sa compétitivité industrielle s’est dégradée, en particulier ces cinq dernières années. La production est désormais essentiellement articulée autour du ciment et des métaux non ferreux», explique Gérald Petit, de la Direction générale Marché intérieur, Industrie, Entreprenariat et PME (GROW) de la Commission européenne.   

Si le secteur bancaire et les services financiers ont été des moteurs durant ces dernières décennies, ils ont besoin de nouveaux challengers.  «Le Luxembourg n’est pas encore parvenu à se diriger vers une économie réellement diversifiée et à plus forte intensité en connaissances. C’est là où il a une carte à jouer. Il y a eu des progrès en terme de diversification, mais ils ne sont pas suffisants pour assurer l’avenir du pays. Parmi les pistes de solutions, on peut penser à un soutien public plus important aux différents clusters, qui pourrait, par ricochet, permettre d’accroitre les investissements en R&D par les acteurs privés.»

Des défis structurels à long terme

Dans le cadre du Semestre européen et de la Stratégie 2020, le rapport «Reindustrialising Europe, Member States’ competitiveness Report 2014» de la Commission fait un tour d’horizon de la situation par pays. L’article 173 du Traité confère à cette dernière la mission de suivre la compétitivité des États membres à la loupe. De manière transversale, le grand défi pour les années à venir sera de relancer la croissance, soutenir l’innovation et maintenir un certain niveau d’industrie, tout en améliorant les performances énergétiques et l’efficacité de l’administration.

Plusieurs challenges attendent plus spéficiquement le Luxembourg au tournant. En effet, l’état des lieux en matière d’emploi des profils peu qualifiés, qu’il s’agisse de jeunes travailleurs ou de migrants, reste préoccuppant, et ce, malgré différentes iniatives publiques et privées. La Commission avait déjà formulé, il y a quelques mois, une série de recommendations au gouvernement luxembourgeois. «Parmis celles-ci, citons l’assainissement du budget, les coûts du vieillissement à assumer, la relance de la compétitivité, l’apprentissage tout au long de la vie et le respect accru de l’environnement».

Par rapport à ses voisins, le Luxembourg possède un excellent niveau de productivité des travailleurs. Eurostat le classe également au cinquième rang en termes de création de services innovants. Dans le domaine de l’intégration au marché unique, il a connu la troisième meilleure performance. Le grand point faible est toujours le peu d’investissements des entreprises en R&D. «Le pays se classe toujours en bonne position en matière de compétitivité globale. Au cours de ces deux dernièrs décennies, il s’est doté de différents outils de financement de la recherche, conclut Gérald Petit. Des efforts ont été faits en ce sens, mais la collaboration acteurs privés/secteur public reste encore trop embryonnaire».