Jean-Claude Juncker a présenté son collège de commissaires ce mercredi midi. (Photo: Commission Européenne)

Jean-Claude Juncker a présenté son collège de commissaires ce mercredi midi. (Photo: Commission Européenne)

Le président désigné de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a présenté ce mercredi midi la répartition des portefeuilles de son collège de Commissaires. En cette conjoncture incertaine et face au déficit de légitimité connu par les institutions européennes, l’événement était particulièrement attendu.

Pour le Luxembourg – dont le représentant au sein de l’exécutif européen était connu depuis juin – l’intérêt tenait avant tout à la désignation des titulaires des portefeuilles les plus liés à son PIB, à commencer par ceux en charge des affaires financières.

La désignation de Pierre Moscovici aux Affaires économiques et financières (DG Ecfin), comme vice-président, n’est pas surprenante. Lui adjoindre la fiscalité (DG Taxud), l’est davantage. À partir du 1er novembre, jour de l’investiture de la nouvelle Commission, l’ancien ministre français du Budget garantira la coordination des politiques fiscales et d’union douanière de l’Union. Il présidera l’eurogroupe.
La surprise Hill

Le Britannique John Hill se voit confier la stabilité financière, les services financiers et l’union des marchés de capitaux. Cette nouvelle direction générale sera responsable des relations avec l’autorité bancaire européenne (EBA) et ses pendants des assurances (EIOPA) ou des marchés financiers (Esma). Il sera aussi le point de contact au Berlaymont du Comité européen du risque systémique (ESRB) et du mécanisme de résolution unique (SRB).

Parmi les sept vice-présidents nommés par l’ancien Premier ministre luxembourgeois figure notamment Frans Timmermans, ancien chef du gouvernement néerlandais, qu’il veut son bras droit et suppléant quand il ne pourra être «physiquement ou mentalement» présent aux réunions du collège, a-t-il dit pour amuser la galerie en référence à la campagne de diffamation dont il a fait l’objet alors qu’il briguait l’investiture du centre droit européen.

Une remplaçante pour Barnier

La Polonaise Elżbieta Bieńkowska, vice-présidente, hérite du marché intérieur (aujourd’hui attribué à Michel Barnier), de l’industrie, de l’entrepreneuriat et des PME, la «salle des machines» de l’économie réelle, selon les termes de M. Juncker.

La Commission attire également l’attention sur la création d’un portefeuille consacré aux consommateurs sous la responsabilité de Věra Jourová.

Le Finlandais, Jyrki Katainen deviendra vice-président chargé des questions liées à l’emploi, l’investissement et la compétitivité.

Une organisation différente

Ces portefeuilles confiés à des vice-présidents constituent les axes prioritaires sur lesquels compte travailler l’exécutif européen ces cinq prochaines années. Chacun d’entre eux devra agir en team leader sur la thématique dont il est responsable en impliquant les commissaires qui y sont liés.
Outre cette nouvelle organisation, Jean-Claude Juncker a mis en avant la volonté de dissocier les problématiques dont sont responsables les commissaires de leur origine nationale. «Il ne faut pas voir des silos nationalement organisés», a-t-il répété durant la conférence de presse.

Le collège des commissaires sera soumis à un vote d’approbation du Parlement européen.

Composition

Jean-Claude Juncker – président de la Commission européenne

Federica Mogherini – vice-présidente, haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité

Frans Timmermans – premier vice-président, chargé de l’amélioration de la réglementation, des relations interinstitutionnelles, de l’État de droit et de la Charte des droits fondamentaux

Kristalina Georgieva – vice-présidente pour le budget et les ressources humaines

Andrus Ansip – vice-président chargé du marché unique numérique

Alenka Bratušek – vice-présidente pour l’union de l’énergie

Valdis Dombrovskis – vice-président chargé de l’euro et du dialogue social

Jyrki Katainen – vice-président chargé de l’emploi, de la croissance, de l’investissement et de la compétitivité

Phil Hogan – agriculture et développement rural

Miguel Arias Cañete – action pour le climat et énergie

Margrethe Vestager – concurrence

Günther Oettinger – économie numérique et société numérique

Pierre Moscovici – affaires économiques et financières, fiscalité et union douanière

Tibor Navracsics – éducation, culture, jeunesse et citoyenneté

Marianne Thyssen – emploi, affaires sociales, compétences et mobilité des travailleurs

Karmenu Vella – environnement, affaires maritimes et pêche

Johannes Hahn – politique de voisinage et négociations d’élargissement

Jonathan Hill – stabilité financière, services financiers et union des marchés de capitaux

Vytenis Andriukaitis – santé et sécurité alimentaire

Christos Stylianides – aide humanitaire et gestion des crises

Elżbieta Bieńkowska – marché intérieur, industrie, entrepreunariat et PME

Neven Mimica – coopération et développement international

Věra Jourová – justice, consommateurs et égalité des genres

Dimitris Avramopoulos – migration et affaires intérieures

Corina Crețu – politique régionale

Carlos Moedas – recherche, science et innovation

Cecilia Malmström – commerce

Maroš Šefčovič – transport et espace