Plusieurs centaines de comptes ouverts dans la filiale luxembourgeoise de la deuxième banque allemande seront fermés d'ici le 30 avril prochain. (Photo: DR)

Plusieurs centaines de comptes ouverts dans la filiale luxembourgeoise de la deuxième banque allemande seront fermés d'ici le 30 avril prochain. (Photo: DR)

Les premières conséquences concrètes de l’ouverture de l’enquête officielle pour évasion fiscale lancée fin février en Allemagne se font sentir. Selon le Süddeutsche Zeitung, les comptes de 400 clients de la Commerzbank International Luxembourg vont être fermés d’ici le 30 avril prochain. Des comptes soupçonnés d’avoir été mis sur pied dans le but premier de frauder le fisc allemand, voire, dans certains cas, de blanchir de l’argent issu de trafics illégaux.

Selon le quotidien allemand, les propriétaires de ces comptes n’ont, à ce jour, pas répondu «aux sollicitations de la part de la banque pour effectuer les démarches de régularisation auprès du fisc». Résultat: la filiale luxembourgeoise est en train de bloquer les cartes de crédit, ainsi que l’ensemble des services associés à ces comptes d’ici la fin du mois. Les titulaires qui se manifesteraient dans le délai imparti sont par ailleurs priés de vider leur coffre-fort «le plus rapidement possible», ainsi que de rembourser les prêts éventuellement consentis.

«Cas anciens, vieux de 10 ans ou plus»

La filiale luxembourgeoise aurait, selon le média allemand, géré jusqu’à 19.250 comptes jusqu’à l’arrêt des activités off-shore de la banque en 2008. Depuis, ce nombre se situerait autour de 4.000. Au plus fort de son activité, Commerzbank International Luxembourg aurait ainsi géré 242 entreprises basées au Panama pour un capital de 419 millions d’euros, selon le Süddeutsche Zeitung.

Le mois dernier, lors de l’annonce de l’ouverture de l’enquête sur sa filiale, la banque allemande avait indiqué collaborer pleinement avec les autorités «sur des cas anciens, vieux de 10 ans ou plus». L’un des plus importants établissements bancaires allemands assurait alors qu’il exigeait désormais «une transparence absolue» sur le statut fiscal de ses clients au Luxembourg.