Il revient au Premier ministre et ministre d'État d'activer la Cellule de crise. Celle-ci est présidée par le ministre en charge de la Sécurité intérieure, Étienne Schneider. (Photo: Sven Becker)

Il revient au Premier ministre et ministre d'État d'activer la Cellule de crise. Celle-ci est présidée par le ministre en charge de la Sécurité intérieure, Étienne Schneider. (Photo: Sven Becker)

À l’instar de l’exécutif belge qui a prévu, suite aux attentats de Bruxelles, de convoquer son conseil national de sécurité dans l’après-midi de mardi, les gouvernements de différents pays européens ont fait le point sur leur sécurité nationale.

Au Luxembourg, des premières mesures ont été prises dans les minutes qui ont suivi les attentats, dont un renforcement de la sécurité à l’aéroport du Findel et à la gare centrale, deux points névralgiques concentrant un nombre important d’usagers.

Le gouvernement luxembourgeois s’exprimera mardi fin de journée pour évoquer d’éventuelles mesures complémentaires, sur base des recommandations du Groupe de coordination en matière de lutte contre le terrorisme (GCT), selon le schéma défini par le plan Vigilnat, le plan gouvernemental de vigilance nationale. 

Celui-ci constitue le document-cadre pour gérer une éventuelle menace d’actions terroristes. Arrêté par le conseil de gouvernement le 25 mars 2015, il vise à la fois une action préventive ainsi qu’une coordination efficace en cas de menace imminente ou d’acte terroriste.

L’échelle de la menace a été définie selon quatre niveaux:

  1. Le niveau faible: la menace est possible mais peu vraisemblable,
  2. Le niveau moyen: la menace est réelle mais abstraite,
  3. Le niveau grave: la menace est vraisemblable et concrète,
  4. Le niveau très grave: la menace est concrète et imminente. Ce niveau est aussi enclenché en cas d’attaque terroriste.

En cas de changement de niveau d’alerte, le gouvernement communique sa décision via le site www.infocrise.lu.

L’activation de chaque niveau par le gouvernement, sur proposition du Premier ministre, entraîne une chaîne de responsabilités, du plan local au niveau national. Ce même schéma est en vigueur chez nos voisins. Le plan Vigipirate en France comprend aussi plusieurs niveaux - symbolisés par des couleurs - et le niveau de la menace a été relevé ce mardi au niveau 4 (son plus haut niveau) par les autorités belges.

En cas de passage au niveau 4, la Cellule de crise (CC) est activée par le Premier ministre. Sous l’égide du haut commissaire à la protection nationale, la cellule est présidée par le ministre de la Sécurité intérieure (Étienne Schneider) et prend la main sur les actions des forces de l’ordre et autres représentants de l’État destinés à assurer la sécurité du territoire. Elle joue aussi le rôle de collecte de l’information qui remonte du terrain et soumet des propositions d’action au gouvernement.

Des moyens et une législation revus

Suite aux attentats de Paris du 13 novembre dernier, le gouvernement n’avait pas jugé nécessaire d’élever le niveau de la menace qui était resté en niveau 2, mais avait décidé de renforcer les mesures de sécurité aux frontières, dans les gares et à l’aéroport. 

En revanche, Xavier Bettel avait présenté une série de mesures adaptant le cadre législatif à la menace dès que celle-ci est élevée au niveau 3.

Concrètement, des perquisitions seraient permises à toute heure en cas d’infractions en matière de terrorisme ou de crime organisé, alors que celles-ci étaient limitées entre 6h30 et 20h. Le gouvernement a aussi voulu prolonger le délai de garde à vue de 24 à 48 heures au maximum. Le paquet de mesures comprend aussi la possibilité d’effectuer à tout moment des contrôles d’identité dans des lieux publics ainsi que des fouilles sur des personnes et dans les véhicules. Un projet de loi a été déposé à cet effet à la Chambre. Le texte doit encore recevoir la validation des députés. 

Quant à la communication autour des situations de crise, le gouvernement a annoncé en janvier dernier avoir choisi Guy Schuller, le directeur du service Information et presse, pour devenir le directeur de la communication de crise, au sein de la Cellule de crise.

Le gouvernement entend par ailleurs renforcer les moyens de l’État dans la gestion de crise, puisque de nouveaux locaux doivent être construits à terme sur le site de Senningen, à destination des équipes du Haut Commissariat à la protection nationale.