200 mètres de façade sur l’avenue Kennedy, six immeubles totalisant 48.000 m2 d’espaces de bureaux et 5.000 m2 de commerces, et proposant un millier d’emplacements de parkings: bienvenue au K2. Rien à voir avec les 8.612 mètres du sommet himalayen, le toit du monde. Il s’agit plutôt, en la circonstance, de «Kirchberg Square», baptisé ainsi en référence aux quelque 50% de la surface de l’ensemble du site dédiés aux allées et espaces verts.
Ce jeudi, Codic, le promoteur du projet, a inauguré le dernier des six bâtiments de ce complexe immobilier: Ellipse, qui doit son nom à sa forme... C’est d’ailleurs le seul à afficher cette particularité géométrique, les cinq autres proposant un profil bien plus classique. Située à l’angle de l’avenue Kennedy et de la rue Coudenhove Kalergi, cette ellipse, principalement dédiée aux espaces commerciaux, constitue, en quelque sorte, «la proue de l’ensemble», comme l’a décrit Raffaele Guiducci, general manager de Codic Luxembourg. Un restaurant (appartenant à Nico Lanter, le propriétaire de l’Opium à Hesperange), un magasin d’optique, Himmes, et un salon de coiffure sont déjà prévus au rez-de chaussée, d’ici au mois de juin. Le premier niveau, lui, sera sans doute destiné à accueillir des salles de fitness.
Modularité, identité, art...
Le K2 se présente comme un ensemble «avec une forte identité architecturale». Un état de fait dû au cabinet Art & Build (à qui l’on doit déjà le siège de Clearstream, toujours au Kirchberg, également développé par Codic, ou encore le bâtiment général du Conseil de l’Europe de Strasbourg, tout récemment primé au salon professionnel Mipim 2008 dans la catégorie Business), en collaboration avec les Luxembourgeois de Tetra-Kayser.
La forte modularité des bâtiments du K2 a permis à Codic, au fil du développement du projet (le premier des six bâtiments avait été livré mi-2005) d’attirer de prestigieuses enseignes: UBS, Kaupthing Bank, Fidelity, Swiss Re..., ainsi que deux des principaux cabinets d’avocats luxembourgeois, Linklaters et Allen & Overy. «Chacun des bâtiments a vraiment une identité propre, et c’est ce qui explique que deux cabinets d’avocat concurrents aussi prestigieux aient accepté de venir en même temps», se réjouit M. Guiducci.
Et comme pour toutes les réalisations de Codic, une petite touche artistique a été ajoutée à l’ensemble. On connaissait déjà la fleur qui marche de Fernand Léger (Clearstream) ou le cercle de Fletcher Benton (ABN Amro). Il faudra désormais ajouter à la liste des oeuvres d’art monumentales celle des artistes luxembourgeois Su-Mei Tse et Jean-Lou Majerus: Bird Cage. Une cage de près de 5,50 mètres de haut, avec une porte ouverte sur l’imaginaire. Réalisée à base de néons, elle offre la nuit, une perspective des plus étonnantes qui se réfléchit dans les parois vitrées des bâtiments qui l’entourent...
Par lot de deux immeubles, Codic a vendu l’ensemble du complexe à UBS Real Estate et aux fonds allemands DEGI Real Estate et LHI (qui a, depuis, revendu à Kaupthing Bank), pour une valeur globale de 400 millions d’euros.
Le pionnier du certificat immobilier
Entre Codic et le Luxembourg, l’histoire d’amour dure depuis plus de dix ans déjà... Le premier investissement de la société date en effet de 1996, avec l’immeuble Etoile (Place de l’Etoile, alors occupé par Citibank et, depuis, par Arendt & Medernach). «A cette époque là, les investisseurs ne se bousculaient pas», se souvient M. Guiducci, présent depuis le début des activités luxembourgeoises du groupe d’origine belge. D’ailleurs, pour réaliser cet investissement, le promoteur s’était associé à Bayerische Landesbank International et à CGER Banque pour créer le premier certificat immobilier coté en Bourse de Luxembourg: le certificat Etoile.
Il en fut de même au Kirchberg où Codic négocia, de gré à gré, avec le Fonds d'Urbanisation et d'Aménagement du plateau de Kirchberg, le rachat du «trou» qui subsistait en face de la BGL. Il y aménagea ce qui, aujourd’hui, est l’Espace Kennedy. «Il y avait un côté visionnaire à l’époque, reconnaît volontiers M. Guiducci. Nous avons précédé la cohorte de promoteurs venus au début des années 2000 et, en quelque sorte, donné une impulsion pour le développement immobilier de ce quartier».
Depuis, Codic a également développé l’Espace Kirchberg (où se trouve Clearstream) et l’Espace Monterey. Au final, la société a développé, au Luxembourg, un parc immobilier d’environ, 120.000 m2, sur les 800.000 que le groupe compte au travers de six pays (Belgique, Luxembourg, France et, depuis 2007, Hongrie, Roumanie et Espagne). Aucun autre programme concret n’est, pour l’heure, dans les tuyaux. «Nous réfléchissons actuellement à la concrétisation d’autres projets, indique Guiduci. Nous souhaiterions bien évidemment prolonger le travail déjà entrepris au Kirchberg, mais d’autres quartiers en développement nous intéressent aussi».