Un modèle intégré pour l'amélioration de processus dédiés au développement de systèmes ou de logiciels...
Avant de parler du CMMI, il est nécessaire de rappeler ce qu'est le CMM (Capability Maturity Model) qui est le modèle d'origine. Le référentiel CMM est apparu au début des années 90, suite aux besoins et constats du département de la défense américain par rapport à de nombreux échecs de projets informatiques.
Pour juguler cette crise, un institut a été créé : le Software Engineering Institute (SEI), afin de proposer référentiels de bonnes pratiques et méthodologies associées pour améliorer les pratiques de développement logiciel. L'approche CMM a d'abord intéressé et touché les entreprises américaines sur le sol américain, puis celles ayant des activités internationales (relations clients-fournisseurs dans le domaine de l'IT) et des filiales internationales, avant de gagner l'Europe. Cette approche a été développée initialement par et pour de grandes structures informatiques ; elle peut néanmoins s'appliquer à de petites structures en adaptant la démarche organisationnelle à leur contexte.
Le CMMI englobe tout ce que le CMM couvrait dans le domaine du développement logiciel, mais aussi les pratiques propres à l'ingénierie système. Ainsi, les acteurs système énonçant les exigences de l'ensemble du système sont intégrés dans l'approche. Le CMMI établit donc un lien entre les aspects "système" et "logiciel' ; au développement logiciel du CMM, s'adjoignent d'autres secteurs comme l'ingénierie système et l'acquisition logiciel : il assure ainsi la maîtrise des coûts, des délais, et améliore les performances des applications et systèmes développés. Le modèle CMMI est donc fédérateur des différentes disciplines impliquées dans la construction, l'intégration, et la livraison d'une solution.
Au sein du CMMI, la structure initiale du CMM est conservée avec cinq niveaux de maturité (1-Initial, 2-Reproductible, 3-Défini, 4-Géré Contrôlé, 5-Optimisé), mais le CMMI propose deux types de représentation. L'une d'elle déroule une approche étagée : une unité organisationnelle améliore globalement ses pratiques par palier. Des domaines de processus sont regroupés en quatre étages (niveaux de maturité 2 à 5) reposant sur le niveau 1 correspondant à des pratiques non structurées ni gérées. La deuxième représentation déroule une approche continue permettant à une organisation de sélectionner les processus sur lesquels elle souhaite progresser en priorité, en ligne avec ses objectifs stratégiques. L'approche continue couvre un ensemble de 25 domaines de processus. Chacun d'eux comprend un ensemble d'objectifs à atteindre en fonction d'exigences propres et chaque objectif est soutenu par un ensemble de bonnes pratiques.
Le modèle CMMI est basé sur la solide expérience acquise avec l'application du CMM, et apparaît comme un modèle de bonnes pratiques reconnu dans le monde. Le bénéfice que les organisations peuvent retirer n'est plus à démontrer. Des études ont prouvé que des processus matures permettent : d'accroître la compétitivité, de diminuer les risques, de diminuer les coûts, et apporte une plus grande capacité à respecter les budgets et les délais. Aujourd'hui, il est possible qu'une certification CMMI soit incontournable pour une entreprise pour diverses raisons : demande d'un client, critère de réponse à un appel d'offres, effet marketing souhaité. Que ce soit suite à une contrainte externe, ou pour limiter les risques et les coûts à plus long terme, en déployant une démarche d'amélioration des processus IT, le modèle CMMI permet de défendre et déployer une démarche qualité IT d'amélioration continue.
A l'occasion de la rencontre du 31 mai 2005 organisée par le Centre de Recherche Public Henri Tudor, le modèle CMMI sera positionné par rapport à d'autres référentiels qualité IT et son architecture sera présentée. Ensuite, deux témoignages permettront de cerner les enjeux de l'utilisation du modèle en entreprise :
- " Retour d'expérience sur une utilisation de CMMI dans le monde bancaire ",
- Témoignage d'AXA Belgique et de Professional Business Solutions.
Pour plus d'informations sur la rencontre, www.spiral.lu rubrique Rencontres Mensuelles ou pour vous inscrire contactez Claire Merche ([email protected], tel : 42 59 91 333)