La principale difficulté quand on veut évoquer le parcours entrepreneurial de Claude Wagner, c’est de savoir par quel bout commencer. Ses domaines d’activité sont très variés et l’ensemble des sociétés dont il gère la destinée via son groupe CWA représente plus de 800 salariés. «Entreprendre, c’est un état d’esprit et d’initiative, visant à mettre en musique son ‘projet’. L’entrepreneur, en lui-même, en est le chef d’orchestre qui adapte les paramètres du product mix et sait diriger son équipe», explique-t-il à Paperjam.lu.
L’ordre chronologique peut alors être une option. Âgé aujourd’hui de 51 ans, Claude Wagner a pourtant commencé sa carrière dans le secteur bancaire, au sein du service «Entreprises» de la BGL. Une position où il ne s’est guère épanoui, choisissant alors de rejoindre, en 1992, le négociant en matériaux de construction Bâtichimie, en tant que responsable administratif. Il y entre au capital deux années plus tard et en devient seul propriétaire en 2003.
Entre-temps, en 2001, il reprend Hoffmann-Schwall, à Hesperange, le négociant en bois le plus important et le plus réputé du pays, alors en grandes difficultés financières. Puis, en 2002, il combine sa passion du sport avec sa boulimie entrepreneuriale en créant le magasin Intersport à Luxembourg en 2002 (puis un deuxième à Charleville-Mézières un an plus tard). Une autre enseigne, Citabel, viendra rejoindre le groupe en 2007.
Déjà finaliste en 2004
En 2004, Claude Wagner avait déjà été finaliste du concours de l’entrepreneur de l’année d’EY Luxembourg, dont c’était, alors, la toute première édition. C’est Nicolas Buck (pour la création, notamment, de Victor Buck Services) qui avait été le premier lauréat national. «Atteindre des objectifs avec toute son équipe et passer à l’étape suivante»: telle était alors sa philosophie en matière de succès dans les affaires.
Une formule gagnante qu’il a continué à suivre les années suivantes. Car Claude Wagner, c’est aussi le sauvetage de la faillite du magasin de bricolage Bâtiself (près de 200 salariés), en 2013, ou encore la reprise du cuisiniste Wolf-Moritz en 2015, agrandissant un peu plus encore un empire dans lequel Mobilier & Jardin à Dippach occupe également une place.
En bon chef d’orchestre, Claude Wagner tient avant tout à souligner l’importance de l’équipe qui l’entoure. «Une de mes fiertés est que mes premiers violons, et en règle générale la grande majorité de mes collaborateurs, me sont dévoués depuis plus de 15 ans, autant qu’ils sont tout particulièrement dévoués à leurs tâches et à leurs responsabilités qui, elles, ont fortement évolué depuis. Ils connaissent mes faiblesses et moi leurs forces.»
L’entrepreneur est un chef d’orchestre.
Claude Wagner, fondateur et gérant de CWA
Des forces, il en faudra encore pour l’année qui s’annonce, tant les cartons débordent de projets divers et variés. Ainsi, avec quelques mois de décalage par rapport à la date initialement espérée, l’enseigne Citabel va ouvrir un magasin à Dudelange, dans le nouvel îlot «Am Duerf» développé par l’atelier Steinmetzdemeyer. «Un magasin de sport très fashion de 1.000 m2», annonce M. Wagner. Dans la foulée, Intersport ouvrira aussi un nouveau magasin de sports et de loisirs, de 800 m2, au centre Langwies à Junglinster.
Au printemps, Bâtiself va, pour sa part, moderniser complètement son magasin d’Ingeldorf pour avril 2017, alors que Bati-C va développer son concept de show-room Home&Style («qui a démarré très fort», se réjouit M. Wagner, devant le succès rencontré par le premier du genre, à Bertrange. Quant à Hoffman’s, il profitera de la nouvelle année pour passer en mode digital. «D’une manière générale, mon ambition est d’améliorer notre service client», prévient-il. Sans parler, bien sûr, des opportunités qui pourraient se présenter sur sa route, histoire d’écrire de nouvelles pages dans cette saga qui est loin d’être achevée…