Claude Wagner avait déjà été finaliste en 2004. Cette fois, c’est lui le grand lauréat. (Photo: Maison Moderne)

Claude Wagner avait déjà été finaliste en 2004. Cette fois, c’est lui le grand lauréat. (Photo: Maison Moderne)

Cinq hommes et une femme se disputaient le titre d’Entrepreneur de l’année 2016, remis par EY Luxembourg. Et après avoir échoué en finale une première fois en 2004, Claude Wagner a cette fois décroché le gros lot en étant choisi par le jury présidé par Nicolas Buck (président de la Fedil et de Nyuko, lui-même lauréat en… 2004).

«Il a réalisé un parcours exceptionnel», a-t-il commenté au moment de remettre le prix. «Il a commencé avec 2-3 millions de chiffre d’affaires. Il en a 220 millions maintenant.» La cérémonie, qui s’est tenue ce lundi soir dans les locaux d’EY Luxembourg, s’est déroulée en présence, notamment, de Francine Closener, la secrétaire d’État à l’Économie.

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Claude Wagner, 51 ans, succède à René Elvinger au palmarès. Il avait en face de lui Michèle Detaille, Mike Koedinger, Arsène Laplume, Georges Lentz Jr et Rolf Sorg. Le jury, outre Nicolas Buck , était composé de René Elvinger (Cebi International, lauréat en 2013), Jacques Hirtt (Fédération des jeunes dirigeants d’entreprise), Fernand Ernster (président de la CLC), Gérard Hoffmann (president d’ICTluxembourg) et Tom Theves (chef de cabinet du ministre de l’Économie).

Une question d’opportunités

«J’étais déjà très surpris et content de savoir que j’étais finaliste. Alors imaginez que je ne m’attendais pas du tout à être lauréat», a expliqué Claude Wagner. «Depuis 12 ans, j’ai vieilli et j’espère que j’ai mûri aussi.»

Commencé par une prise de participation dans Bati C, son parcours entrepreneurial est pour le moins impressionnant, avec les reprises d’Hoffmann-Schwall, de Bâtiself, de Citabel – après la création d’Intersport – du cuisiniste Wolf-Moritz ou encore de Mobilier&Jardin. Aujourd’hui, le groupe CWA emploie plus de 800 salariés.

Les différentes acquisitions ont été avant tout une question d’opportunités.

Claude Wagner, groupe CWA

«Je n’ai pas vraiment eu un roadbook bien établi», précise-t-il. «Les différentes acquisitions ont été avant tout une question d’opportunités. C’est ensuite que l’on voit comment ces opportunités pouvaient cadrer dans un business plan. Hoffmann-Schwall, par exemple, n’était pas du tout une acquisition prévue. La société était en difficultés financières, mais au final, elle complétait parfaitement l’activité de Bâtichimie (l’ancien nom de Bati C, ndlr).»

Claude Wagner, lauréat national d’EY Luxembourg, représentera donc le Grand-Duché à Monaco, en juin prochain, à l’occasion de trois jours exceptionnels où plus de 1.000 entrepreneurs venus du monde entier se rencontreront. L’un d’entre eux sera désigné comme l’Entrepreneur de l’année «Monde».

À la découverte de Jean Godart

La cérémonie a également permis de découvrir le parcours entrepreneurial d’un Luxembourgeois établi en Suisse depuis une trentaine d’années: Jean Godart, fondateur d’Adi Consulting, société spécialisée dans les services et les projets logistiques. Parti de Freienbach, le groupe est désormais présent aux Pays-Bas et à Dubaï, là où M. Godart vit la moitié de l’année.

«L’entrepreneur a un rôle de modèle, que ce soit au sein de sa propre société ou bien à l’extérieur», a-t-il expliqué, justifiant son approche «profil bas» par la modestie dont doit faire preuve tout créateur d’entreprise. Une qualité qu’il met au même niveau que l’acharnement au travail, la proactivité, l’intégrité, la responsabilité, l’exemplarité ou encore la communication «ouverte».

Je n’ai pas vraiment eu un roadbook bien établi.

Claude Wagner, entrepreneur de l’année 2016 

«Il est essentiel de savoir communiquer de manière proactive, pour bien faire passer ses messages auprès d’une audience ciblée», a-t-il expliqué.

Jean Godart, après avoir travaillé notamment pour Kühne+Nagel (où il reconnaît avoir beaucoup appris en termes de management d’équipe) et y avoir entre autres développé des synergies avec Cargolux, décida, en 1999, de créer sa propre société. Son premier client fut... Kühne+Nagel.

Il a très vite fait ses preuves, puisqu’en 2003, sa société s’est vu confier par l’émirat de Dubaï la réalisation d’une plateforme logistique multimodale gigantesque, s’étalant sur 25km2 et qui a généré, en l’espace de 10 ans, plus de 30.000 emplois et attiré 160 sociétés prêtes à investir un total de 3 milliards de dollars US.

Parallèlement, il a créé à Dubaï et à Abu Dhabi la société Giolog, une coentreprise avec le groupe Félix Giorgetti, spécialisée dans le développement de projets en logistique, en industrie et d’utilité publique.