Alors que le spectre d'une grève à la rentrée se profile, Claude Meisch envisage de court-circuiter les syndicats. (Photo: David Laurent/archives)

Alors que le spectre d'une grève à la rentrée se profile, Claude Meisch envisage de court-circuiter les syndicats. (Photo: David Laurent/archives)

Si le dialogue entre les représentants des enseignants et leur ministre de tutelle n’était pas encore rompu, il devrait désormais l’être. Car au lieu de jouer la carte de l’apaisement, Claude Meisch est une nouvelle fois reparti à la charge, mercredi, devant les députés de la commission éducation. Sa cible: l’Apess, la Feduse et le SEW/OGBL, membres de l’intersyndicale de l’enseignement secondaire.

Le ministre de l’Éducation nationale a réitéré la nécessité pour son ministère «de participer aux économies» votées dans le Zukunftspak. Et donc, de mener une réforme au sein des pratiques du corps enseignant. Une proposition d’accord validée à l’arrachée avait ainsi été trouvée, fin mai. Une proposition finalement rejetée par l’intersyndicale. «Comment peut-on, en tant qu’intersyndicale, donner sa validation à un accord pour le dénigrer dès avoir quitté le bureau du conciliateur et enjoindre ses militants de le dénoncer lors d’un vote? C’est ce que j’appelle une situation cocasse!», a indiqué Claude Meisch devant les membres de la commission.

Actuellement aucune alternative n'existe à la grève.

Daniel Reding, président de l'Apess

Les syndicats, eux, justifient leur choix par «des ajouts au texte de la part du ministère qui, au final, auraient permis de profiter d’un flou pour demander tout et n’importe quoi aux enseignants». Mais aussi par leur volonté de faire voter leur base, soit quelque 4.500 enseignants. Autrement dit, la quasi-totalité des professeurs du secondaire. Un vote qui a débuté ce mercredi et qui durera jusqu’au 16 juin prochain. En cas de rejet du texte, les syndicats entendent bien donner des suites à leur mouvement: une grève, probablement pour la rentrée de septembre.

En attendant, la prochaine étape légale de ce conflit ouvert consiste dans la signature de la procédure de non-conciliation. Une étape qui devrait être suivie, dans les 48 heures, de la désignation d’un médiateur censé proposer une solution. Une hypothèse jugée peu crédible par l’intersyndicale. Face au blocage, Claude Meisch n'entend plus s'adresser aux syndicats, dont il remet en cause «la crédibilité». Il propose de s’adresser directement «aux représentants des comités de professeurs, qui semblent clairement donner le ton dans le conflit actuel». «Qu’il essaye et je lui souhaite bonne chance», estime Daniel Reding, président de l’Apess, qui juge qu’«actuellement aucune alternative n’existe à la grève».