Toujours plus connectés, les utilisateurs de device mobiles sont aussi demandeurs d'une expérience personnalisée.  (Photo: Mike Zenari)

Toujours plus connectés, les utilisateurs de device mobiles sont aussi demandeurs d'une expérience personnalisée.  (Photo: Mike Zenari)

Au cœur d'une période de transition vers de nouveaux usages, notamment des services de paiements mobile grâce à l'évolution technologique, l'agence Vanksen a passé en revue les méga trends qui risquent de marquer le marché digital en 2015. Toutes ne s'appliquent pas de la même manière au Luxembourg.

#1 Évolution du mobile

«Cette première tendance est la plus marquée sur le marché luxembourgeois en raison du taux d'équipement qui est surreprésenté», observe Jérémy Coxet, directeur associé de Vanksen Luxembourg. Si bien que l'internet mobile, via le device, remplace de plus en plus l'expérience avec le PC.

«Cette évolution se marque aussi au niveau des contenus, de leur formatage, de leur ergonomie. Auparavant le principe des trois clics prévalait. La tendance actuelle est à une approche épurée des sites internet, avec une consultation en scroll down inspirée de l'usage via le mobile.»

Responsive design ou design d'abord pensé pour la version mobile du site, cette évolution se reflète dans les données de consultation: 36% du temps passé sur un appareil connecté l'est sur un device mobile. Pour cette première tendance, des leviers de croissance sont identifiés dans les paiements mobile, ainsi que la personnalisation plus poussée des applications.

#2 Data & Quantified Self

Les objets connectés semblent avoir le vent en poupe, mais leur succès se mesurera à la gestion sur le long terme des données des utilisateurs par leurs fabricants. «Les consommateurs demandent de plus en plus d'expériences personnalisées qui nécessitent parfois l'enregistrement de nombreuses informations personnelles, mais, l'intrusion parfois maladroite des marques et les récentes affaires de divulgation de données confidentielles les poussent à la méfiance», indique à ce sujet l'étude de Vanksen.

Au Luxembourg, peu d'acteurs locaux se sont lancés seuls dans cette aventure. À l'inverse, le pays pourrait servir de laboratoire pour tester de nouvelles solutions étant donné sa population hétéroclite.

#3 Web éthique

Cette troisième tendance questionne la précédente: la personnalisation oui, mais à quel prix? Un paradoxe est aussi pointé: les internautes ne font pas confiance aux moteurs de recherche et réseaux sociaux quant à la protection de leurs données. Et pourtant, ils n'ont jamais autant été utilisés.

«C'est un équilibre à trouver, car il faut s'attendre à une contrepartie dans le cadre de sites internet gratuits, à savoir léguer des données personnelles à des fins marketing», note Jérémy Coxet. D'où l'importance de législations européennes telles que le «paquet télécom» encadrant notamment l'usage des cookies ou la discussion en cours sur la protection des données.

#4 Social revolutions

Le monde des réseaux sociaux est en mouvement. De nouveaux acteurs veulent «challenger» les marques établies, Facebook en tête, mais les géants ne vacillent pas pour autant. «On prédit régulièrement la mort de Facebook et des réseaux sociaux tentent de contrecarrer sa position, mais l'effet de mode retombe souvent relativement vite. Facebook est devenu le réseau social hégémonique et 'conformiste'. Certains services arrivent à émerger en marge, mais sans remplacer, je pense notamment à Snapchat.»

Et l'expert de la communication digitale d'observer avec attention les nouveaux développements de Facebook devenu certes un géant moins agile qu'à ses début mais toujours en recherche de nouveaux relais de croissance, par exemple dans l'univers de la 3D.

#5 Personnalisation en temps réel

«L'important n'est plus le produit acheté, mais l'histoire de son achat.» L'observation de Vanksen traduit un besoin sans cesse renouvelé de la part du consommateur digital de vivre une véritable «expérience», même par écran interposé. «Cette capacité à adapter l'interface en fonction du visiteur et de ses intérêts est encore sous-exploitée au Luxembourg, ajoute Jérémy Coxet. Or l'interface bancaire connaît sur le bout des doigts le comportement des clients. Des actions de type push pourraient donc être organisées facilement de manière ciblée.»

Fiat investit dans ce créneau, alors qu'un opérateur audiovisuel mondial y a consacré tout son business model: Netflix.