On ne donne pas son argent les yeux fermés. Il faut nourrir l’appétit insatiable des internautes en quête d’informations, se montrer réactif et répondre à toutes les questions, y compris lorsqu’elles sont un peu polémiques.  (Photo: Fotolia / Tierney)

On ne donne pas son argent les yeux fermés. Il faut nourrir l’appétit insatiable des internautes en quête d’informations, se montrer réactif et répondre à toutes les questions, y compris lorsqu’elles sont un peu polémiques.  (Photo: Fotolia / Tierney)

1 – Choisir sa plate-forme, selon ses besoins

Il existe trois grands types de crowdfunding. Le premier, le plus connu, c’est l’appel aux dons. Cette version historique et classique du financement participatif est pertinente si vous êtes une association, un particulier ou une entreprise qui souhaite tester une idée ou lancer un produit. Les internautes ne feront un don que s’ils sont convaincus par votre nouveauté. Un bon moyen d’estimer votre marché potentiel et de corriger le tir si nécessaire. Les collectes tournent autour de 5.000 euros en 25 jours sur KissKissBankBank.

Si vous avez besoin de beaucoup plus d’argent, optez pour une plate-forme d’investissement participatif. Cela revient à demander un prêt, mais au lieu de le faire auprès d’une banque, vous sollicitez les internautes qui veulent placer leur argent dans l’économie réelle. Avantage: vous pouvez décrocher un prêt en 10 jours, voire en quelques heures seulement! 

Dernière possibilité: le «crowd equity», adapté si vous souhaitez ouvrir le capital de votre entreprise et recherchez activement des business angels.

2 – S’assurer d’un premier cercle de soutien, réellement actif

Le monde attire le monde. Une campagne de crowdfunding qui se lance avec d’entrée de jeu des euros dans la cagnotte a plus de chance de décoller qu’un projet qui démarre sans aucun donateur. Avant toute chose, il faut se poser la question de la garde rapprochée. Qui peut s’engager auprès de vous dès le départ sur les premiers dons? Cette première communauté de soutien peut-elle vous en apporter d’autres? Comment atteindre votre cible finale? Sollicitez un maximum les recommandations. Demandez à votre cercle rapproché de parler du projet sur leurs réseaux sociaux. Un réseau engagé est un réseau actif, pas seulement à travers le don.

3 – Établir un plan de communication et s’y tenir

Toutes les plates-formes de crowdfunding insistent sur ce point: une campagne de collecte exige un investissement personnel à temps plein. Cela peut être le porteur de projet ou une personne dédiée, mais il faut prévoir un référent pour animer la page de présentation durant toute la durée de la campagne. Comme pour un site internet, il faut travailler cette page pour la rendre la plus attrayante possible.

Une vidéo semble aujourd’hui indispensable. Elle doit être courte (inutile de dépasser 1 min 30), convaincante et dans le ton du projet (original, créatif, pratique, etc.). Plus globalement, rédigez un plan de communication pour animer votre campagne. Inspirez-vous de modèles gagnants. Les plates-formes peuvent vous y aider.

4 – Jouer le jeu de la transparence jusqu’au bout

On ne donne pas son argent les yeux fermés. Il faut nourrir l’appétit insatiable des internautes en quête d’informations, se montrer réactif et répondre à toutes les questions, y compris lorsqu’elles sont un peu polémiques. Le «bad buzz» peut tuer la confiance et ruiner une campagne de crowdfunding en quelques jours. Ce type d’opération repose souvent sur la passion et le coup de cœur: les investisseurs potentiels doivent ressentir l’engagement des entrepreneurs.

Si vous êtes partis sur un projet d’investissement participatif, vous devez également la plus grande transparence à vos investisseurs. D’ailleurs, pour des collectes de prêts, les plates-formes peuvent réaliser un audit financier auprès de votre entreprise. Le mini-site de votre projet doit en outre comporter le business plan, la présentation de l’activité et des services, une étude de marché, le positionnement de l’entreprise, ses derniers bilans financiers, un compte de résultat et un plan de trésorerie prévisionnels, les statuts et pactes d’actionnaires, etc. Il faut bien être conscient que toutes ces informations seront en ligne et donc publiques.

5 – Respecter ses engagements, quoiqu’il arrive

Vous devez la loyauté à la communauté qui vous soutient. Cela semble évident, mais ce n’est pas toujours le cas. Certains projets oublient leurs donateurs dès lors qu’ils n’atteignent pas la somme visée. Une attitude qui entache durablement l’image et la réputation de l’entreprise. Mieux vaut assumer ses échecs, communiquer en toute transparence et tenir ses engagements coûte que coûte.