Marianne Thyssen et Nicolas Schmit ont échangé leurs points de vue respectifs sur la proposition de la Commission relative au chômage frontalier. (Photo: eu2015.lu / archives)

Marianne Thyssen et Nicolas Schmit ont échangé leurs points de vue respectifs sur la proposition de la Commission relative au chômage frontalier. (Photo: eu2015.lu / archives)

Le ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire, Nicolas Schmit, a rencontré vendredi Marianne Thyssen, la commissaire européenne en charge de l’emploi, des affaires sociales, des compétences et de la mobilité des travailleurs.

Lors de cette entrevue, il a été question de la proposition de la Commission européenne de fixer de nouvelles règles en matière de coordination de la sécurité sociale, destinées à faciliter la mobilité des travailleurs, à assurer un traitement équitable aux personnes mobiles et aux contribuables, et à offrir de meilleurs outils de coopération entre les autorités des États membres.

Répartition équitable

Selon la commissaire, la libre circulation des personnes ne serait pas possible sans les règles européennes en matière de coordination de la sécurité sociale, qui garantissent que les citoyens conservent leur couverture sociale lorsqu’ils se rendent dans un autre État membre.

À en croire Marianne Thyssen, la modification proposée par la Commission établirait «un lien plus étroit entre le lieu où les cotisations sont payées et celui où les prestations sont demandées, garantissant une répartition équitable de la charge financière entre les États membres».

Comme l’a rappelé Nicolas Schmit à son interlocutrice, un point sur lequel la proposition de la Commission butte avec la position du Luxembourg a trait aux prestations de chômage à verser aux travailleurs frontaliers.

L’exécutif bruxellois envisage en effet que l’État membre où ces travailleurs ont travaillé pendant les 12 derniers mois soit chargé du paiement des prestations de chômage, plutôt que celui dans lequel ils résident, comme c’est le cas actuellement.

Quid des contrôles?

Si le ministre du Travail concède la nécessité d’une Europe plus sociale, il met en avant la particularité du pays et de ses 180.000 travailleurs frontaliers pour lesquels cette mesure pourrait avoir un coût estimé à près de 60 millions d’euros par an.

Mais au-delà de ces dépenses, Nicolas Schmit – qui conteste que la position luxembourgeoise représente un frein à la mobilité des travailleurs – estime surtout que l’application de cette réforme serait plus que problématique, eu égard notamment au contrôle de ces chômeurs frontaliers indemnisés par le Grand-Duché.

Si la commissaire européenne a dit comprendre les préoccupations luxembourgeoises, elle a néanmoins signifié à Nicolas Schmit la nécessité pour la Commission et les États membres de s’entendre.

D’où une probable entrevue qui devrait précéder un conseil européen des ministres de l’Emploi le mois prochain, relatif à cette proposition qui pourrait être adoptée à une simple majorité, en plus d’obtenir l’aval du Parlement européen.