Guy Gastegnaro (Photo : Olivier Minaire)

Guy Gastegnaro (Photo : Olivier Minaire)

Lors des fastes années de croissance économique, au tournant des années 2000, les tensions sur le marché du travail luxembourgeois étaient déjà sensibles. Le défi des employeurs était de trouver de la main-d’œuvre qualifiée, quelquefois pour des postes pointus, demandant des compétences très particulières. Selon leurs besoins, les recruteurs ont donc étendu leur zone de recherche de profils au-delà des frontières de l’Union européenne.

Puis est venue la crise et l’avocat Guy Castegnaro ne peut que constater combien elle s’est s’est lourdement fait sentir sur le marché de l’emploi et du recrutement. «Le nombre de déclarations de postes vacants a diminué de 11,6% entre 2007 et 2008 puis de 25,7% entre 2008 et 2009. Le nombre d’autorisations de séjour pour travailleurs salariés ressortissants de pays tiers semble également avoir diminué: environ 3.650 autorisations de travail délivrées en 2008 contre un peu plus de 3.070 en 2009. Ces indicateurs économiques traduisent une diminution importante du nombre d’impatriations depuis le début de la crise économique. Les employeurs font moins appel à la main-d’œuvre issue de pays tiers.»

Les effets se font également sentir pour les personnes déjà installées au Grand-Duché: «Le contexte économique international a prématurément sonné l’heure du retour au bercail pour de nombreux cadres expatriés qui ont ainsi été rappelés, réduction de coûts oblige!» Les secteurs généralement les plus touchés par le phénomène de la diminution du nombre d’impatriations, et qui le sont encore aujourd’hui, sont le secteur financier, le transport et l’industrie lourde.

Les règles d’embauche pour un travailleur salarié ressortissant d’un pays tiers à l’Union européenne sont différentes des règles «classiques» et se font par le biais de démarches simples: le futur employé doit effectuer une demande d’autorisation de séjour temporaire, puis après son installation effective, il peut alors introduire une demande de titre de séjour pour «travailleur salarié».

Voici pour l’exposé général et théorique. Mais, concrètement, que peuvent faire les entreprises pour faciliter l’arrivée de leurs employés «extra-UE»? Les procédures sont-elles aussi simples que cela à respecter? Guy Castegnaro précise ainsi: «Suite à l’introduction de la loi du 29 août 2008 sur la libre circulation des personnes et l’immigration, il a fallu un certain temps pour que le flou entourant ces nouvelles procédures se dissipe et que celles-ci deviennent plus claires et transparentes pour les employeurs. L’effort de clarification est partagé entre les partenaires sociaux – organes étatiques, associations d’aide aux immigrants.»

Ainsi, les procédures relatives aux demandes d’autorisation de séjour/autorisation de travail ont progressivement été définies, tant par le biais du site Internet du ministère des Affaires étrangères et de l’Immigration que par le biais de divers autres sites Internet accessibles à tous, ainsi que par diverses publications. Les procédures ont par ailleurs été simplifiées pour les salariés hautement qualifiés ressortissants de pays tiers afin d’encourager et favoriser ce type d’immigration. «Cependant, des lenteurs et difficultés administratives persistent, même si l’on peut constater un effort croissant des autorités dans ce domaine afin d’accélérer et de simplifier les choses.»