Ann de Jonghe (Sodexo) : « La Charte est née d’un groupe de travail, axé autour de la diversité, au sein de l’IMS Luxembourg ». (Photo : archives paperJam)

Ann de Jonghe (Sodexo) : « La Charte est née d’un groupe de travail, axé autour de la diversité, au sein de l’IMS Luxembourg ». (Photo : archives paperJam)

Madame de Jonghe, en quoi consiste cette Charte de la diversité ? Qui en est à l’origine ?

« La Charte est née d’un groupe de travail, axé autour de la diversité, au sein de l’IMS Luxembourg (Institut pour le Mouvement Sociétal). Très vite, nous avons identifié la création d’une charte, comme l’un de nos objectifs, de façon à proposer un premier outil. De quoi permettre aux entreprises de faire reposer leurs actions sur quelque chose de concret. Cette charte est l’aboutissement du travail que nous avions engagé dans ce groupe de travail. Il s’agit d’une initiative luxembourgeoise, car il s’agit de la Charte de la diversité Luxembourg, mais plusieurs autres pays européens ont déjà une charte de la diversité (France, Belgique, Allemagne, Pologne…). Les signataires s’engagent partout sur la diversité, mais il y a des accents différents en fonction des pays. Certaines chartes sont générales, d’autres sont plus axées sur certains aspects de la diversité (handicaps, genres, âges…). Une quarantaine d’entreprises et organisation doivent signer le document ce mercredi. Le ministère de la Famille et de l’Intégration, PwC, Deutsche Bank, RBC Investor Services, Deutsche Bank et Sodexo soutiennent financièrement cette initiative.

Que veut dire diversité ?

C’est un bien grand mot. Mais, on considère que la diversité, ce sont toutes les différences visibles ou invisibles qui décrivent une personne ou un ensemble de personnes. La gestion de la diversité repose sur le principe que toute personne a des chances d’accès égales, que ce soit à la formation, à l’enseignement, à l’emploi, à la santé.... Dans notre cas, la charte s’adresse à toute forme d’organisation, et pas seulement aux entreprises. Même si, ce sont effectivement d’abord les entreprises qui se manifestent en faveur de la diversité. En matière d’emploi, il y a plusieurs principes que nous devons respecter, à des fins de non-discrimination. Au-delà de la réglementation, nous souhaitons qu’une étape supplémentaire soit franchie en ce qui concerne la gestion de la diversité.

Cette démarche va-t-elle jusqu’à la discrimination positive ?

C’est le grand débat. Cela pourrait effectivement aller jusqu’à la discrimination positive. En la matière, la position des entreprises peut varier. On peut parler d’actions spécifiques, par exemple en matière de diversité des genres, d’équilibre entre hommes et femmes au sein des comités de direction. Souvent, les femmes sont sous représentées. Néanmoins, chaque société décide de son plan d’action, qui peut être très vaste ou, au contraire, très limité. Les entreprises signataires doivent toutefois communiquer une fois par an l’état des lieux de leur plan d’action. L’idée est aussi de mettre en commun les bonnes pratiques et les actions réalisées de façon à ce que chacun puisse bénéficier de l’aide et de l’expertise des autres signataires.