Le ministre allemand des Transports, Alexander Dobrindt, a présenté ce lundi les grandes lignes d’un projet visant à faire payer l’usage des autoroutes aux véhicules légers, projet poussé par l’aile bavaroise de la CDU de la chancelière Angela Merkel.
À compter de 2016, les automobilistes seront taxés sous la forme d’une vignette dont le coût dépendra de la période d’utilisation, de l’âge de la voiture, de la cylindrée du moteur et de critères environnementaux. En moyenne, elle devrait coûter 88 euros.
Cette taxe, dont s’acquitte déjà chaque propriétaire de voiture en Allemagne, est vouée à être minorée de manière à ce que les automobilistes allemands ne la paient plus tandis que les étrangers passeront eux – seuls – à la caisse. Ils pourront opter pour une vignette annuelle, une vignette valable 10 jours pour 10 euros, ou une vignette utilisable deux mois pour 20 euros. Selon Berlin, cela devrait rapporter quelque 620 millions d’euros par année à l’État allemand.
Bausch sceptique
Cette décision a aussitôt fait réagir les partenaires européens de l’Allemagne, dont notamment l’Autriche et les Pays-Bas, qui ont déjà fait savoir qu’ils étaient prêts à porter plainte contre cette décision jugée discriminatoire, tout comme la Commission européenne, qui a indiqué qu’elle se mettrait en travers de tout projet allant dans ce sens.
Au Luxembourg, le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch – en charge des Transports –, a indiqué ce mardi matin à paperJam.lu qu’il lui semble que ce projet «est en opposition avec les législations européennes».
«Mais j’attends de voir le texte en question afin de pouvoir en faire une analyse, notamment juridique», ajoute-t-il. «Après en avoir vu les grandes lignes, je ne pense pas que le texte va dans la direction d’une politique des transports commune de l’Union européenne. Bien au contraire, il risquera susciter une réaction de dépit auprès des partenaires de l’Allemagne.»
Et François Bausch de conclure: «À mon avis, la Commission devrait se pencher sur la question et chercher une solution dans un débat global européen sur l’usage des péages routiers.»