Les déclarations de Pierre Gramegna n'ont pas convaincu l'opposition, qui trouve le budget imprécis et trop optimiste. (Photo: Sven  Becker)

Les déclarations de Pierre Gramegna n'ont pas convaincu l'opposition, qui trouve le budget imprécis et trop optimiste. (Photo: Sven Becker)

Les élus CSV et Déi Lénk n’ont pas été convaincus par la présentation du budget 2016 par le ministre des Finances Pierre Gramegna. «Il n’y a pas de vision précise pour le moment, c’est de la navigation à vue», estime Claude Wiseler, chef de file des 23 députés chrétiens-sociaux de la Chambre. «Le budget repose sur la croyance et le ferme espoir d’un développement économique mondial positif, mais cela ne fonctionnera que si la tendance mondiale reste positive. Pour nous, cela relève d’une grande fragilité.»

Pour David Wagner, l’un des deux députés Déi Lénk, le budget «s’oriente en fonction du solde structurel positif de 0,5% qui correspond au cadre européen au lieu, à nos yeux, de s’orienter en fonction des besoins de la population». Si le budget consacré au logement doit augmenter d’un tiers, «il faut voir la réalité derrière les chiffres», souligne le député, «la subvention aux loyers sera davantage une subvention pour les propriétaires que pour les locataires, cela n’est pas la solution à la crise du logement». 

L’amnistie surprend l’opposition

Concernant la fiscalité, Claude Wiseler se dit «surpris» de voir qu’«il n’y a quasiment rien alors qu’il s’agit d’une des réformes les plus importantes d’ici 2019». Il cite pour exemple les «250 mesures d’épargne du Paquet pour l’avenir qui ne sont même pas chiffrées». Pour sa part, David Wagner ironise: «le Luxembourg continue d’être tenté de mener une politique de dumping fiscal international en grevant moins le capital» alors que Pierre Gramegna a annoncé la baisse du taux nominal d’imposition des sociétés à 15%.

Prise de court par l’annonce d’une forme d’amnistie pour les Luxembourgeois régularisant leurs comptes non déclarés à l’étranger, l’opposition attend de connaître les détails et modalités d’une telle mesure prise alors que le Grand-Duché doit se plier à l’échange automatique d'informations fiscales au niveau européen.

Déi Lénk s’amuse enfin de la pirouette du ministre des Finances qui justifie l’augmentation des dépenses militaires dans le cadre de l’Otan par la nécessité d’apporter la paix dans certains pays pour mettre fin à la crise des réfugiés: «Il arrive à faire passer ça pour de l’aide au développement», sourit David Wagner.