La fusion nucléaire génère bien plus de chaleur que la fission nucléaire, et ce sans produire des tonnes de déchets radioactifs. (Photo: Adobestock / Ktsdesign)

La fusion nucléaire génère bien plus de chaleur que la fission nucléaire, et ce sans produire des tonnes de déchets radioactifs. (Photo: Adobestock / Ktsdesign)

Le Graal de la fusion nucléaire verra-t-il le jour sur la planète bleue? C’est loin d’être certain. À la différence de la fission, qui consiste à briser l’atome pour générer de l’énergie, la fusion assemble deux noyaux pour ne plus en constituer qu’un seul.

Cette réaction présente l’intérêt de générer bien plus de chaleur, et ce sans produire des tonnes de déchets radioactifs comme les centrales à fission atomique. Pour parvenir à reproduire ce que réalise le Soleil depuis des milliards d’années, les scientifiques doivent mettre au point d’immenses fours à plasma chauffés à très haute température, condition sine qua non pour que les atomes acceptent de fusionner. 

Les recherches avancent doucement

Le brevet du premier réacteur à fusion a été déposé en 1946. Plus de 70 ans plus tard, les avancées sont notables, bien que trop minces pour espérer démarrer une phase industrielle à court terme. Les difficultés résident dans le fait de maintenir suffisamment longtemps et de manière stable un plasma chauffé à 150 millions de degrés, température à partir de laquelle des atomes de deutérium-tritium fusionnent.

Des ingénieurs chinois de l’Institut des sciences physiques de Hefei viennent d’annoncer avoir atteint la température de 100 millions de degrés. Problème: la réaction n’a duré que très peu de temps tout en consommant beaucoup plus d’énergie qu’elle n’en a produite.

Iter, un projet ambitieux à 20 milliards d’euros

L’Europe participe activement aux recherches sur la fusion nucléaire. Le projet Iter hébergé en France, à Cadarache (Bouches-du-Rhône), réunit 35 pays depuis le début des années 2010. Ce réacteur expérimental a déjà nécessité 20 milliards d’euros d’investissements. Il devrait être opérationnel en 2025 et servira à démontrer que le processus industriel est fiable.

Un second réacteur (Demo), plus puissant, verra ensuite le jour avec pour objectif lointain un lancement industriel à l’horizon 2050 et un rapport énergie consommée/énergie produite d’au moins 1 pour 10. La complexité des difficultés à surmonter est telle que nombre de spécialistes doutent toutefois que l’Homme parvienne à mettre en boîte l’énergie des étoiles avant la fin du siècle. En attendant, l’urgence climatique n’attend pas.