Monsieur Muller, cela fait un an que votre actionnaire historique Encevo, qui détenait 36,95% de votre capital, a vendu l’ensemble de ses parts au groupe allemand VSE, qui possède désormais 90% de votre société. Quel est votre bilan de l’année passée?
«Ce fut une très bonne année pour nous, notamment au Grand-Duché. Notre stratégie d’utiliser les produits que nous avons développés en Allemagne et de les ajuster au goût luxembourgeois a bien fonctionné. Nous proposons aujourd’hui des produits à plus haute valeur ajoutée. Nous travaillons par exemple de plus en plus dans le cloud, notamment pour la gestion des centrales téléphoniques.
La présentation de notre nouvelle identité visuelle vient traduire un nouvel élan. Cegecom a presque 20 ans, tout comme VSE Net. C’était donc le bon moment.
Comment se passe votre collaboration avec votre actionnaire allemand?
«Nous développons de nouveaux services pour leurs clients résidentiels et professionnels. Ce travail d’innovation, nous l’utilisons aussi pour proposer des produits novateurs sur le marché luxembourgeois, où nous nous adressons seulement à des clients professionnels.
Nous ne faisons pas simplement du copier/coller.
Georges Muller, CEO de Cegecom
Mais nous veillons toujours à les adapter et ne pas faire simplement du copier/coller. En résumé, Cegecom garde son ADN luxembourgeois, en y ajoutant la qualité allemande.
Le marché des télécoms luxembourgeois est-il dynamique?
«On ne peut pas dire qu’il connaisse un grand développement. Il existe une grosse pression sur le marché, due, comme dans beaucoup de pays, à la concentration des acteurs. La seule façon de pouvoir continuer à gagner des clients est de proposer de nouveaux services et de définir un positionnement clair.
Post, l’un de vos principaux concurrents, a récemment pris des participations dans votre ancien actionnaire, Encevo. Comment voyez-vous cela?
«Nous travaillons toujours étroitement avec Encevo. Nous ne sommes plus dans la même famille, mais nous continuons à nous entendre très bien. Je pense que le rachat de quelques parts d’Encevo par Post fait partie d’une stratégie gouvernementale pour rapprocher les différents acteurs en charge des infrastructures énergétiques et de télécommunication pour créer des synergies.
Nos offres sont différentes de celles de Post.
Georges Muller, CEO de Cegecom
Cegecom utilise les câbles de Post et ceux de LuxConnect. Il faut différencier l’infrastructure et les services. Nos offres sont différentes de celles de Post, car nous les avons développées en Allemagne et elles sont très personnalisées.
Vous êtes présents sur les marchés luxembourgeois et allemand. Vous intéressez-vous à d’autres marchés?
«Pas directement, mais nous essayons d’attirer de nouveaux clients au Luxembourg en prospectant à l’étranger. Nous sommes attentifs, par exemple, au Brexit et aux potentiels acteurs de la finance qui pourraient rejoindre le Grand-Duché. Nous sommes également présents dans les salons internationaux, où nous nous sommes rendu compte que nous pouvons rencontrer des entreprises allemandes ou luxembourgeoises que nous ne connaissions pas encore.
Cegecom fut à ses débuts, en 1999, une start-up. Qu’en est-il presque 20 ans après?
«Je suis à la direction de cette entreprise depuis 10 ans et j’y travaille depuis presque 20 ans. Nous avons connu une fusion, un rachat, et nous sommes toujours là. L’équipe a vieilli, mais on se sent toujours jeunes. La clé est de savoir s’adapter au marché et rester innovants. Notre force est d’avoir toujours été très proches de nos clients et, justement, de garder cet esprit start-up dans nos gènes.»