Renaud Bergonzo (Wild Project Gallery) revient à la Luxembourg Art Week, un an après l’ouverture de sa galerie. (Photo: Sven Becker/Archives)

Renaud Bergonzo (Wild Project Gallery) revient à la Luxembourg Art Week, un an après l’ouverture de sa galerie. (Photo: Sven Becker/Archives)

Le cœur de la Luxembourg Art Week, Positions, compte 24 galeries, contre 19 l’année dernière, qui ont répondu à l’invitation d’Alex Reding pour participer à cette foire. «Ce sont des galeries luxembourgeoises et internationales qui participent à la vie de l’art contemporain et sont parfois présentes sur d’autres foires», résume-t-il.

La plupart étaient déjà présentes l’année dernière et ont pu ainsi adapter leur sélection au public luxembourgeois. Ainsi, Renaud Bergonzo de la Wild Project Gallery estime «apporter une réponse aux publics particuliers que nous avons pu voir l’année dernière: à la fois des promeneurs qui se laissent surprendre, des collectionneurs exigeants et des institutions plutôt bienveillantes». Si la première édition était pour lui l’occasion de montrer «un programme» (la galerie venait d’ouvrir), cette fois, il a choisi plutôt «une couleur, une thématique cohérente autour du rapport entre la réalité et la fiction». Des œuvres à acquérir entre 1.000 et 15.000€.

Non loin, la Zidoun-Bossuyt Gallery affiche une ambition originale: «On espère surtout que les galeries étrangères vont bien vendre pour qu’elles reviennent.» Bien sûr, la galerie espère «bien travailler, notamment pour les artistes luxembourgeois que l’on représente». La sélection est une belle vitrine des artistes de la galerie, avec des œuvres allant de 4.000 à 350.000€.

J’aime le fait que ce soit une foire petite, conviviale, où on a le temps de parler aux gens.

Jérôme Jacobs, galerie Aeroplastics de Bruxelles

Michael Krome également mise sur le succès international. Il a choisi des artistes belges, suédois ou allemands qui font venir leurs collectionneurs depuis ces pays. Il regrette cependant que la foire dure «trop longtemps, notamment pour les étrangers, c’est difficile d’abandonner leur galerie pendant si longtemps».

Côté local toujours, la galerie Ceysson a fait le pari de présenter des artistes qui n’ont jamais exposé à la galerie: «Le public connaît notre programme, c’est plus intéressant de montrer autre chose», explique Loïc Bénétière. Une carte blanche a ainsi été donnée à Adrien Vescovi et Simon Mathers, qui réinterprètent à leur façon les thématiques chères à la galerie: le cadre, la toile, le support…

Hervé Lancelin s’était vanté de présenter l’œuvre la plus chère l’année dernière. Il a préféré «s’adapter au public» avec des pièces plus abordables (entre 950 et 28.000€), en renouvelant les artistes choisis. Il espère «confirmer l’essai très réussi de 2015, avec un public nombreux et qui comprend mieux ce qu’est une foire».

Du côté belge et au-delà

Pour sa première participation, Jérôme Jacobs de la galerie Aeroplastics de Bruxelles s’est laissé convaincre «malgré la longueur, qui m’avait fait renoncer l’année dernière». Il représente deux artistes luxembourgeois (Filip Markiewicz et Roger Wagner) et compte plusieurs collectionneurs luxembourgeois dans ses clients. «J’aime le fait que ce soit une foire petite, conviviale, où on a le temps de parler aux gens.» Il espère aussi se faire connaître d’une nouvelle clientèle: «Bruxelles a beaucoup souffert des attentats, on a besoin de sortir.»

Autre galerie belge, Guy Pieters de Knokke qui était reparti ravi l’année dernière. Il a apporté «des valeurs sûres qui peuvent être des investissements». Il présente ainsi des œuvres du premier et du second marché, dont des toiles de Karel Appel ou Pierre Alechinsky, des bronzes de Jan Fabre ou des sculptures de Niki de Saint Phalle, dont les prix de vente varient entre 30.000 et 300.000€. Son objectif est de «faire aussi bien que l’année passée, et je suis confiant sur les affaires et sur les rencontres».

On espère se faire connaître à l’étranger et participer ensuite à d’autres foires.

La galerie italienne C+N Canepaneri

Troisième galerie belge, le Triangle bleu à Stavelot est aussi à sa deuxième participation. La galerie présente des jeunes artistes et entend «étonner, partager nos découvertes en espérant que certaines rentreront dans des collections». La Luxembourg Art Week est appréciée «parce que ce n’est pas trop grand. On a de bons échanges avec les autres galeries et les visiteurs peuvent prendre le temps et revenir.»

Première participation en revanche pour les Italiens de C+N Canepaneri qui n’ont pas l’habitude de sortir de leur pays. «C’est Filip Markiewicz que nous représentons qui nous a convaincus. On espère ainsi se faire connaître à l’étranger et participer ensuite à d’autres foires, comme Art Brussels.» Avec un mélange d’œuvres récentes et de pièces plus historiques (Kounellis, Dubuffet…), les pièces sont ici en vente entre 3.000 et 250.000€.

Martin Kudlek de Cologne et Ernst Hilger de Vienne en sont aussi à leur première visite. Tous les deux disent «venir pour Alex [Reding] qui a réussi à nous convaincre et a aidé dans la sélection des œuvres». Ils espèrent aussi «rencontrer de nouveaux clients, s’ouvrir vers des collections d’entreprise». Dans des styles très différents, ils proposent des œuvres entre 1.400 et 27.000€ pour le premier et entre 1.900 et 66.000€ pour le second.