Alexis Tsipras sera entendu vendredi matin par le Parlement grec pour qu'il puisse négocier avec les créanciers sur la base du texte envoyé jeudi soir à Bruxelles. (Photo: Parlement européen)

Alexis Tsipras sera entendu vendredi matin par le Parlement grec pour qu'il puisse négocier avec les créanciers sur la base du texte envoyé jeudi soir à Bruxelles. (Photo: Parlement européen)

C’est un document de 13 pages, intitulé «Actions prioritaires et engagements», que les représentants de l’Eurogroupe ont reçu jeudi soir de la part d’Athènes. Alors que les représentants européens et internationaux plaidaient depuis plusieurs jours pour des propositions «concrètes et réalistes», le gouvernement grec a suivi la consigne à la lettre. Car les dirigeants grecs s’engagent à adopter la quasi-totalité des dernières mesures mises sur la table par  leurs créanciers.

Un effort consenti en vue de l’obtention d’un nouveau plan d’aide international qui doit permettre de couvrir les échéances de la dette grecque jusqu’en 2018. Soit un financement de 53,5 milliards d’euros. Dans le détail, le gouvernement de la gauche radicale prévoit une réforme de la TVA qui prévoit la mise en place d’un système unifié à 23% – y compris dans la restauration –, un allongement de l’âge de départ à la retraite de 62 à 67 ans, à l’exception des personnes ayant d’ores et déjà cotisé 40 ans, une limitation de la hausse de la taxe sur les sociétés de 26 à 28%, une relance des privatisations et enfin des coupes sévères dans le budget de la défense.

Athènes demande un «reprofilage» de sa dette

Face aux nouveaux efforts consentis, Athènes entend que ses créanciers révisent leurs objectifs en matière d’excédent primaire pour les quatre prochaines années et mettent en place un «reprofilage» de sa dette à long terme. Le texte envoyé par Athènes indique ainsi voir émerger une solution «pour régler» sa dette publique, qui s’élève actuellement à 180% du PIB, et qu’un «paquet de 35 milliards d’euros» soit consacré à la croissance.

Le texte intégral du gouvernement grec (en anglais)

Selon le calendrier établi par les Européens, le texte sera officiellement analysé samedi lors d’une réunion de l’Eurogroupe et une décision du maintien ou non de la Grèce au sein de la zone euro sera prise dimanche, lors d’un conseil européen extraordinaire. Aucune communication officielle sur les intentions des dirigeants européens ne devrait être faite d’ici à cette date, selon le porte-parole de l’Eurogroupe.

En Grèce, selon une procédure d'urgence, le Parlement grec devra se prononcer ce vendredi, afin d'accorder au Premier ministre, au vice-Premier ministre Yannis Dragasakis et au ministre des Finances Euclide Tsakalotos l'autorisation de procéder aux négociations sur la base de ce texte.