Catherine Lorent (Photo: David Laurent / Wili)

Catherine Lorent (Photo: David Laurent / Wili)

C’est à une artiste protéiforme que Luxembourg a confié les clés de son pavillon pour la Biennale d’art de Venise. Catherine Lorent associe peinture, dessin, sculpture, performance, musique et mise en scène dans des installations d’images et de sons aux connotations multiples. Elle a intitulé son installation vénitienne Relegation, en écho à tout ce qui est, dans l’art, poussé vers les marges, «relégué au rang mineur ou banni de la scène principale», comme elle l’explique. «Je présente des dessins monumentaux, des décors scéniques et des instruments de musique dont l’action est déclenchée par le public.» Avec son projet musical Gran Horno, Catherine Lorent se montre autant musicienne que plasticienne. Elle proposera d’ailleurs une performance sonore avec Nataša Gehl, le soir du vernissage. Plus globalement, le titre et l’approche de Catherine Lorent renvoient à la manière dont l’art baroque a été vivement rejeté à Venise aux 17e et 18e siècles. L’artiste joue ainsi des contrastes entre des formes abstraites et de la figuration, entre cultures élitiste et classique (les pianos de concert) et références populaires (les guitares Gibson), entre improvisation et concept rigoureux… Comme dans plusieurs autres installations de l’artiste, l’implication du visiteur est très importante. Ce sont ses mouvements qui vont mettre en œuvre les sons de guitares et pianos, à travers un dispositif électromagnétique. C’est donc à une œuvre totale, qui fait appel à plusieurs sens et qui englobe le spectateur, que Catherine Lorent nous convie.