Patrick Castel et Claudine Speltz ont une approche différente, mais complémentaire, dans le métier de la gérance.  (Photo: Olivier Minaire)

Patrick Castel et Claudine Speltz ont une approche différente, mais complémentaire, dans le métier de la gérance.  (Photo: Olivier Minaire)

Avec plus de 500 immeubles sous mandat de gérance, les deux sociétés constituent ensemble la plus grosse structure du pays dans ce secteur.

Dans le marché très concurrentiel de la gérance immobilière, deux des principaux acteurs du marché luxembourgeois ont décidé de réunir leurs forces: Castel Gérance (ex-Geralux) et Bureau Claudine Speltz.

L’opération, entamée l’été dernier, et qui doit être clôturée en juin prochain, consiste en un transfert des parts sociales de la sàrl Bureau Claudine Speltz (détenues par Mme Speltz et son époux) vers Kapa Participations, la structure faîtière du groupe immobilier Castel (également actif dans la promotion immobilière, les services et les assurances). Le montant de la transaction n’a pas été communiqué.

Ce rapprochement, qui fait de ce duo le numéro un en matière de gérance immobilière d’immeubles d’habitation (chacune des deux parties apporte environ 250 immeubles sous mandat dans la corbeille), germait depuis un bon moment dans les esprits des deux sociétés. D’un côté, Claudine Speltz, aujourd’hui âgée de 64 ans, et qui avait lancé son activité, seule, en 1987 – sa société compte, aujourd’hui une quinzaine d’employés – souhaitait préparer sa succession. «Cela faisait un moment que je souhaitais sauter le pas, mais il y avait toujours une certaine appréhension», explique-t-elle.

Dix ans de réflexions

Les opportunités de rachat n’ont pourtant pas manqué ces dernières années. «Récemment, un groupe étranger de participations financières m’a fait une proposition, mais ce rachat supposait alors des bouleversements dans la façon de travailler, avec une notion de rendement, qui ne correspond pas à ma notion de services. J’ai donc attendu.»

De l’autre côté, Patrick Castel a construit, au fil des ans, le groupe immobilier qui porte son nom, actif aujourd’hui dans tous les secteurs de la profession. Et cela faisait un petit moment qu'il pensait à se rapprocher de Claudine Speltz. «Nous avions eu des premières discussions en 2000, explique-t-il. Mais aucun de nous deux n’était alors vraiment prêt à le faire. Et c’est par une relation commune que j’ai appris, l’année dernière, que l’opportunité était de nouveau présente. Et même si nos méthodes de travail sont différentes, nous avons en commun le même objectif de satisfaction du client.»

Regroupement géographique fin 2011

Concrètement, Castel Gérance et Bureau Claudine Speltz conservent pour l’heure leur existence et leurs bureaux propres, avant un rapprochement géographique prévu fin 2011 dans l’Espace Grégoire, le nouveau complexe immobilier de la route d’Arlon développé par… Castel Groupe. Un bâtiment mixte – bureaux, commerce, retail – qui est le premier du pays à avoir reçu une pré-certification «Gold» dans la norme DNGB International, l’une des plus récentes en matière de performance énergétique. «Cet immeuble constitue un peu une vitrine de nos compétences et de ce vers quoi se dirige l’immobilier, compte tenu de la multiplication des normes environnementales et techniques.»

Les deux partenaires réfutent, par ailleurs, les «critiques» qui commencent déjà à poindre sur le marché, reprochant la «trop grande» taille du nouveau duo, au détriment de la qualité et de la personnalisation du service. «Bien au contraire, nous allons avoir désormais un plus gros poids de négociation auprès de nos différents prestataires, aussi bien sur les prix que sur les vitesses d’exécution des travaux, estime M. Castel. La crainte de ceux qui disent qu’on est trop grand sera largement compensée par les avantages liés aux coûts d’une telle structure», complète Claudine Speltz qui ne va pas, pour autant, cesser toute activité dans le domaine de l’immobilier.

Formations à développer

Elle a, tout d’abord, un mandat de présidente de la Chambre immobilière en cours, mais elle est également vice-présidente du nouveau Conseil européen des professions immobilières, qui regroupe le Comité professionnel des administrateurs de biens (dont Mme Speltz est la présidente) et le Comité professionnel des agents immobiliers.

Au menu de ses préoccupations: la reconnaissance et la formation pour un métier dont l’accès n’est vraiment réglementé que depuis 2004 et dont l’ancien code de déontologie observé par les membres de la Chambre immobilière du Grand-Duché, qui datait de 1970, n’a été remis au goût du jour qu’en juillet… 2010.

«Nous sommes actuellement dans une phase de grands chamboulements, en particulier autour du passeport énergétique et il ne faut pas croire que tout ce qui est décidé au niveau européen ne sera pas adaptable au Luxembourg. D’où l’importance d’être présents, en amont, à l’endroit où se décident ces réglementations, mais aussi après, sur le terrain, pour développer la formation des professionnels qui vont devoir également s’adapter dans leurs structures.»