Le projet était en gestation depuis longtemps puisque dès l’annonce du départ de CarréRotondes du Hall Paul Wurth à Hollerich pour intégrer les Rotondes à Bonnevoie, plusieurs acteurs culturels s’étaient manifestés pour poursuivre l’exploitation de cet espace. Mais depuis un an, les discussions se sont précisées et les idées ont pu se concrétiser. Resté relativement brut et généreux dans son volume, ce hall se prête bien à un espace dédié à la production et à la création artistique. De plus, il n’y a que très peu d’espaces de ce type encore disponibles sur le territoire de la ville. Il aurait été vraiment dommage de laisser passer l’opportunité. Aussi, l’École de la deuxième chance, Rotondes, CEPA, Luca, Lucilin et Campus Art ont choisi d’associer leurs énergies pour travailler dans un esprit collaboratif et transdisciplinaire sur ce site qui s’appelle désormais Carré.
Des partenaires différents, mais complémentaires
L’École de la deuxième chance, voisine du site de Carré, souhaite accroître ses activités culturelles scolaires et parascolaires et les étendre à l’éducation des adultes. Vu l’exiguïté de ses locaux temporaires, cette participation lui permet de bénéficier ponctuellement de ces espaces, en synergie avec des partenaires extrascolaires.
Si Rotondes dispose désormais d’un bel équipement de présentation et de quelques salles d’atelier et de répétition pour les arts de la scène, ils n’étaient pas en mesure de répondre aux nombreuses autres demandes d’artistes et de groupes de musique. Ils pourront avec Carré disposer de l’ancienne salle Traffo pour la préparation de projets pédagogiques d’envergure tels qu’ID ou Rap Marathon et une partie du premier étage des anciennes salles d’exposition serviront à accueillir des projets émergents et interdisciplinaires, définis dans la durée. Les groupes de musique émergents pourront, en fonction de l’activité dans le lieu, utiliser ponctuellement cet endroit pour leurs répétitions.
La CEPA, connue pour l’organisation de la Summerakademie, cherchait un lieu plus vaste pour étendre ses activités tout au long de l’année, organisées de manière trimestrielle. La volonté est également d’élargir leur offre à un plus vaste public, comprenant les adultes et les étudiants en art, ainsi que les non-Luxembourgeois.
Pour le Luca, il s’agissait de trouver un nouvel espace pour l’organisation de leurs conférences et pouvoir mettre en place un programme pédagogique autour de l’architecture. Ainsi, des cours et ateliers créatifs hebdomadaires en lien avec l’environnement bâti pourront être mis en place. Cette synergie avec les partenaires impliqués, notamment du milieu scolaire, leur paraissait donc particulièrement intéressante.
Du côté de Lucilin, le bail de leur bureau rue de Strasbourg était arrivé à terme. Il leur fallait donc un nouvel espace de bureaux et de répétition pour les musiciens. Cette nouvelle implantation au Carré est dans la continuité de leurs objectifs et valeurs puisque leurs activités s’organisent depuis toujours autour de la création, la pédagogie et la pluridisciplinarité. De plus, ils retrouvent comme voisins des acteurs culturels avec qui ils ont déjà travaillé comme le Luca, dans le cadre du programme «Musique et Architecture», ou Rotondes, avec qui ils ont collaboré dans le cadre de la programmation jeunesse.
Quant à Campus Art, qui est une organisation émanant de l’Université du Luxembourg, il s’agissait de trouver un lieu propice à leurs activités d’ateliers artistiques, sans adresse fixe depuis le déménagement du Campus à Walferdange et avant l’ouverture future de la Maison des arts et des étudiants à Belval.
Peu de diffusion et beaucoup de création
Il s’agit donc pour l’ensemble des acteurs impliqués de disposer de locaux permettant l’accueil d’activités liées à la production artistique et à la formation artistique et culturelle. Les locaux pourront être mis à disposition à une échelle de 3 à 5 ans. Il ne s’agit pas d’une mise à disposition d’espace pour des ateliers individuels d’artistes, mais bien d’une cohabitation entre plusieurs organismes regroupés autour d’une même volonté de profiter de cet espace partagé pour créer de nouvelles synergies autour de la création artistique et de la formation culturelle.
Un arrangement en bons termes
Après une négociation fructueuse avec la société Paul Wurth, un contrat de bail a été conclu avec le CEPA, représentant des autres partenaires. Un loyer égal à celui payé auparavant par le CarréRotondes sera remis en place à partir de décembre 2015, soit 70.000 euros par an. À cela, il faudra prévoir des frais de fonctionnement (21.000 euros d’électricité, 1.000 euros d’eau, 18.000 euros de chauffage et 10.000 euros de nettoyage et maintenance logistique). Les nouveaux occupants pourront bénéficier de l’équipement laissé sur place par le CarréRotondes, à savoir une nouvelle chaufferie, les gradins de la salle Traffo et des cimaises. Grâce à une demande initiée par le CEPA, l’Œuvre Grande-Duchesse Charlotte accorde une subvention de 115.000 euros qui servira à la remise en fonctionnement du hall et à équiper a minima les salles de répétition. Des discussions de financement sur les frais de fonctionnement sont en cours avec le ministère de la Culture et la Ville de Luxembourg.