Témoignage de Miriam Mascherin, Directeur Général.
Fondée en 1989 par Edouard Carmignac, agent de change depuis 1984, Carmignac Gestion compte actuellement parmi les principales sociétés de gestion indépendantes en France.
Pour le compte de 8 000 clients privés, gérants de patrimoine (dont nous sommes le 1er fournisseur en France) et institutionnels européens, Carmignac Gestion gère aujourd'hui plus de 2.7 milliards d'euros répartis sur 40 places financières à travers le monde. La société dispose, depuis janvier 1999, d'une filiale installée au Luxembourg en charge du développement européen (hors France). Nos fonds sont agréés à la commercialisation en Allemagne, Italie, Suisse, au Luxembourg, en Belgique et prochainement en Espagne (courant 2005).
De 1989 à 1998, Carmignac Gestion s'est développée en ciblant la clientèle particulière soit directement soit à travers les Conseillers Financiers Indépendants. Depuis 1999, nous cherchons à développer nos relations avec les sociétés de gestion, les banques et les compagnies d'assurance en multi-gestion ou multi-distribution sans pour autant négliger les clients particuliers.
Quel regard portez-vous sur le marché actuel' Le profil de la clientèle a-t-il fortement évolué ces dernières années?
Oui, le profil de la clientèle a évolué. Nous avons affaire à une clientèle expérimentée, plus avertie et qui recherche pour ses placements financiers des sociétés pouvant leur procurer de la "performance absolue"; celle-ci ne favorise plus systématiquement, les sociétés benchmarkées.
Compte tenu de ces évolutions, quelles ont été les adaptations majeures qu'il vous a fallu prévoir en terme de produits?
Tout simplement appliquer une gestion active et de conviction.
Nous ne suivons pas les indices, notre gestion n'est pas liée à un style particulier, nous ne sommes ni "growth", ni "value". Nous avons opté pour une gestion active de nos fonds qui cherche à anticiper l'évolution des marchés avec un recours, si nécessaire, à des opérations à terme (dynamisation et couverture). Et enfin et surtout nous visons la recherche de la performance absolue plus que relative dans le respect du degré de tolérance au risque de l'investisseur, et ceci correspond à ce que notre clientèle recherche avant tout!
Comment se dessine les nouveaux contours de l'activité de private banking, dans le contexte d'harmonisation européenne? L'aspect "services" est-il amené à être plus essentiel que l'offre produit, en elle-même?
Nous ne sommes pas directement concernés par l'activité de private banking. Nous espérons cependant que les grandes institutions adoptent la voie de l'open architecture dans leur banque privée. Ce sera pour eux le moyen de fidéliser leur clientèle en leur offrant une gamme de produits plus variée et surtout des produits de sociétés niche comme la nôtre. La notion de services reste et restera très importante dans le choix du produit.
Quels sont les types de services qui peuvent faire la différence et faire qu'un investisseur choisira de rester - ou de venir - au Luxembourg plutôt qu'ailleurs?
Je pense que le Luxembourg est déjà très avancé en matière d'open -architecture et donc un choix de produits plus vaste tel que le présente la place sera sûrement un des critères. Ensuite, il ne faut pas négliger le côté international, multilingue et multiculturel du Luxembourg.
Que répondre à ceux qui estiment que le private banking n'a plus d'avenir au Luxembourg?
Je dirai que c'est une opinion naïve et réductrice de cette activité. Le private banking a toujours existé et existera toujours!