Le ministre tient à rappeler que, directement, « l’État n’est pas actionnaire de Cargolux ». (Photo : Frédéric Humblet)

Le ministre tient à rappeler que, directement, « l’État n’est pas actionnaire de Cargolux ». (Photo : Frédéric Humblet)

L’évolution de Cargolux, dans le paysage aéronautique et logistique luxembourgeois, continue de susciter des questions, à l’échelle politique aussi. Le ministre Claude Wiseler vient ainsi de répondre à deux questions parlementaires tournant autour de la compagnie de fret aérien.

La première, posée par le député vert François Bausch, portait sur des informations, diffusées par le syndicat OGBL, faisant état de la constitution par Cargolux de sociétés financières aux îles Vierges britanniques, « réputées pour leurs législations fiscales et financières peu transparentes ». M. Bausch en profitait pour faire le point sur les succursales ou les participations étrangères de Cargolux.

Partenariat opérationnel

Claude Wiseler, dans sa réponse (à la question remontant au 9 mars), précise que tout cela porte sur « l'activité d'une société de droit privé dans laquelle l'État n'a pas de participation directe. Il n'appartient pas au Gouvernement de révéler des informations confidentielles d'une société commerciale. »

Toutefois, le ministre relaie : « Cargolux m'informe de l'existence d'une succursale dans les îles Vierges britanniques. Cette succursale serait née d'un partenariat avec la compagnie Atlas Air afin d'optimiser la gestion de pièces de rechange Boeing 747-8 et de partager les coûts d'investissement y liés. »
M. Wiseler ajoute que, « en droit des sociétés, la succursale n'a pas de personnalité morale distincte de Cargolux et que, partant, la comptabilité de Cargolux inclut celle de sa succursale. »

De son côté, Serge Urbany (Déi Lenk) revenait à la charge sur l’épineuse question d’une éventuelle augmentation de capital. En février dernier, une partie de ses interrogations n’avaient pas été jugées d’une urgence pertinente. « Le gouvernement est représenté au conseil d'administration de cette société et est par ailleurs intéressé au développement de cet acteur économique de premier ordre qui compte parmi ses principaux actionnaires des agents directs de l'État, comme la SNCI et la BCEE, ou Luxair, dont l'État est l'actionnaire principal », rappelle l’élu de gauche.

Jamais sans Qatar Airways

Mais Claude Wiseler, dans sa réponse, corrige en soulignant que « l'État n'est pas actionnaire de Cargolux ». Pas question d’interventionnisme donc. « Il ne saurait être question de moyens ou d'intention de l'État dans le sens d'une augmentation de capital, notamment dans le but de porter la part de Qatar Airways en dessous d'une minorité de blocage », prolonge-t-il, en réponse aux interrogations du député.

Le ministre ajoute, didactique : « L’augmentation de capital d'une société anonyme doit se faire en assemblée générale extraordinaire avec une représentation de 50 % du capital. Et le vote doit s'effectuer avec 2/3 des voix présentes. En théorie, les actionnaires de Cargolux ne pourraient augmenter le capital sans l'accord de Qatar Airways, sauf si cette dernière n'est pas présente au vote et que 50 % du capital seraient représentés. En l'espèce, par assemblée générale du 8 septembre 2011, les actionnaires ont décidé de renouveler le capital autorisé pour l'émission d'actions ordinaires, en réservant le droit préférentiel de souscription aux actionnaires existants, parmi lesquels figurait déjà Qatar Airways. »