Les syndicats entendent faire sortir le dossier Cargolux de l'obscurité politique. (Photo: David Laurent/Wili/Archives)

Les syndicats entendent faire sortir le dossier Cargolux de l'obscurité politique. (Photo: David Laurent/Wili/Archives)

Dans l’agenda des consultations et négociations, en préambule à l’élaboration d’une coalition gouvernementale, il y a quelques dossiers qui risquent de s’infiltrer. Le rachat de 35% des parts Cargolux est de ceux-là. Et l’OGBL vient de le rappeler, en envoyant une missive au formateur Xavier Bettel, ainsi qu’à ses partenaires de discussions politiques, le LSAP d’Étienne Schneider et Déi Gréng de François Bausch.

On sait que Claude Wiseler, ministre sortant mais toujours en charge de l’affaire, a proposé ses services au formateur Xavier Bettel, afin de le tenir informé des tenants et aboutissants de la transaction qui se profile. Mais on sait aussi que les syndicats sont très sensibles sur cette transaction, quant aux négociations menées de manière privilégiée désormais avec le groupe chinois HNCA.

Avoir un avis circonstancié

L’OGBL, qui salue l’approche «de vouloir mener des discussions avec toutes les parties intéressées dans le dossier Cargolux», se dit prêt à exposer son point de vue lors d’une entrevue à prévoir rapidement. «Sans être en possession de tous les éléments, un avis circonstancié est impossible, voire dérisoire», écrivent notamment David Massaro, le président de la délégation du personnel Cargolux, et Hubert Hollerich, le secrétaire central de la branche «aviation civile» du syndicat.

Entre autres, l’OGBL rappelle qu’il n’accepte pas «le fait que les négociations n’aient été menées qu’avec un seul partenaire potentiel», en l’occurrence HNCA. Le syndicat rappelle aussi sa vigilance «quant à la collaboration avec la province chinoise de Henan et l’investisseur financier HNCA», surtout deux semaines après la publication, portée par quelque vent favorable en vue de l’atterrissage électoral, d’une version provisoire de l’accord commercial.

Calmer les esprits

Depuis, un accord amendé et une entrevue avec le ministre Wiseler n’ont pas «pu calmer les esprits du personnel de Cargolux», où l’on craint «un éventuel marchandage». 

Les syndicats espèrent donc que l’appel au formateur et à ses partenaires de future coalition gouvernementale permettra un dialogue transparent dans ce dossier important. Mais qui fait un peu office de caillou dans la chaussure de négociateurs souhaitant avancer.