Les termes de ce contrat «cargo» sont jugés cruciaux pour l’avenir de Luxair. (Photo: Cargolux-Christian Aschman)

Les termes de ce contrat «cargo» sont jugés cruciaux pour l’avenir de Luxair. (Photo: Cargolux-Christian Aschman)

Divisés à propos de l’entrée de Qatar Airways au capital de Cargolux, les syndicats montent ensemble au créneau aujourd’hui. Le LCGB et l’OGBL y sont chacun allés d’un communiqué ce lundi.

Dans leur collimateur: la compagnie du Golfe qui attend toujours l’accord des autorités règlementaires pour finaliser l’acquisition de 35% de la compagnie de fret luxembourgeoise.

Les organisations syndicales redoutent que Qatar Airways ne remettent en cause un contrat de handling entre Cargolux et Luxair, son prestataire et premier actionnaire à hauteur de 43%. La compagnie du Golfe n’aurait pas accepté l’augmentation de 3,5% que Luxair prévoit de facturer à la compagnie de fret.

Les termes de ce contrat «cargo» sont jugés cruciaux pour l’avenir de Luxair, alors que l'activité de transport de voyageurs de la compagnie nationale est structurellement déficitaire.

Annulation

Opposé dès le début à la prise de participation de Qatar Airways, l’OGBL est le plus virulent. Le syndicat réclame l’annulation du rapprochement entre les deux entreprises. «Au cas où Qatar Airways mettrait en doute l’accord de handling conclu entre Cargolux et Luxair, elle mettrait également en doute le modèle luxembourgeois… La transaction Cargolux-Qatar Airways n’est toujours pas validée par la Commission européenne. Il est dans l’intérêt des 6.500 salariés du site aéroportuaire que l’Etat luxembourgeois fasse marche arrière. L’OGBL exige l’annulation pure et simple de la transaction.»

Moins regardant sur l’opération il y a quelques semaines, le LCGB se veut aujourd’hui également combatif: «Les responsables politiques doivent maintenant agir avec les partenaires sociaux. Voilà pourquoi le LCGB a adressé ce matin une lettre aux ministres compétents afin de convoquer une réunion d’urgence avec les partenaires sociaux pour discuter en détail de la situation au Findel et pour prendre les mesures nécessaires permettant de garantir à la fois le bon développement des sociétés aériennes Cargolux et Luxair et la sauvegarde des emplois. La crédibilité des responsables politiques est engagée.»

Pas de signature

Chez Cargolux, on conteste cette version des faits. «Il n’y a pas de remise en cause du contrat. Le ministre Claude Wiseler l’a dit dès la semaine dernière. C’est beaucoup de bruit pour rien, indique Martine Scheuren, responsable de la communication de la compagnie de fret. Les discussions entre Cargolux et Luxair avaient débouché sur un accord verbal, bien avant que celles-ci ne soient engagées avec Qatar Airways.»

Cet accord n’aurait toutefois pas été signé par les deux parties. Rien n’empêcherait donc à priori de le remettre en cause.