LCGB et OGBL semblent d'accord sur la forme. Mais s'opposent totalement sur le fond. (Photo: DR)

LCGB et OGBL semblent d'accord sur la forme. Mais s'opposent totalement sur le fond. (Photo: DR)

Après le transfert d’un avion de Cargolux vers sa filiale Cargolux Italia, que le LCGB considère comme une mesure d’outsourcing, le syndicat a appelé ce vendredi les pilotes de la compagnie, «et au nom de tous ses employés a-t-il précisé, a s’en tenir au strict respect des dispositions de l’actuelle convention collective de travail, dont le renouvellement devrait intervenir dan les prochains mois.

Cette décision intervient également après que la direction de Cargolux a refusé de signer un mémorandum of understanding que lui avait soumis le syndicat il y a quelques jours, texte visant à garantir la sécurité de l’emploi des pilotes au sein de la compagnie.

«Ce refus», explique le syndicat, «est susceptible  de créer des irrégularités dans le réseau se traduisant par des retards notables».

Selon le LCGB, cette signature qu’il espère toujours devrait permettre à Cargolux de garder sa flexibilité et de continuer à étendre ses activités. «En signant l’accord, la direction de la compagnie gagnerait la confiance de ses employés en assurant le maintien des emplois au Luxembourg, et encouragerait ses collaborateurs à jouer un rôle actif dans la construction de l’avenir  de Cargolux», poursuit le syndicat.

Il ajoute enfin que l’action de respecter au pied de la lettre ce qui est stipulé dans l’actuelle convention collective se poursuivra jusqu’à la signature du mémorandum of understanding ou de la nouvelle convention collective dont les premières discussions débuteront mardi.

L’OGBL prend ses distances

De son côté, l’OGBL – majoritaire au sein de la délégation du personnel de Cargolux –, s’est déclaré «étonné» par cette démarche du LCGB, considérant être mis devant le fait accompli.

Selon lui, cette action ne correspondrait pas  aux conclusions de la réunion intersyndicale du 4 septembre lors de laquelle il avait été décidé «d’un commun accord» d’attendre la première réunion de négociation avec la direction de la compagnie avant de se prononcer sur les futures démarches à entreprendre.

«Pourquoi le LCGB lance-t-il cette action, alors qu’il a approuvé la création de Cargolux Italia ainsi que l’accord commercial avec le nouvel actionnaire de Cargolux, HNCA, qui prévoit la création d’un centre de maintenance et celle d’une nouvelle compagnie aérienne en Chine, indicateurs permettant à la société un outsourcing, voire une délocalisation d’activités?», s’interroge l’OGBL, tout en se demandant si le LCGB, ne poursuivrait pas un deuxième agenda «applicable selon la couleur politique du gouvernement en place».

Le syndicat de gauche conclut en se distanciant de ce qu’il qualifie comme «un acte qui ne correspond nullement au modèle luxembourgeois» et dit vouloir respecter la procédure de négociation avant de se prononcer sur les suites à réserver aux demandes de la direction de Cargolux.