Les négociations se poursuivent pour un rachat des parts de Cargolux. L'OGBL insiste sur les emplois de la filière. (Photo: Frédéric Humblet / archives)

Les négociations se poursuivent pour un rachat des parts de Cargolux. L'OGBL insiste sur les emplois de la filière. (Photo: Frédéric Humblet / archives)

La rumeur enfle, l’information est loin de la confirmation, mais c’est vrai que l’on parle beaucoup des investisseurs chinois et de leur intérêt pour le hub luxembourgeois de fret aérien. Faut-il y voir l’imminence d’un accord, avec un favori qui se détache pour reprendre les 35% de Cargolux, anciennement détenus par Qatar Airways et repris en portage par l’État? Pas sûr, mais il y a des présomptions...

Il est évident que la compagnie HNCA, liée à la province chinoise de Henan, est un des candidats qui ont exprimé leur intérêt pour les parts de Cargolux. Sur les rangs, il y a aussi, notamment, d’autres investisseurs chinois, le puissant groupe HNA, dont la compagnie Yang Tse River Express avait été une des premières à se manifester, en son temps, avant même les Qataris.

On sait cependant que les dirigeants de HNCA et de hauts dignitaires chinois sont venus sur place tout récemment. Et que, selon les termes mêmes du ministère du Développement durable et des Infrastructures, il y a des «pourparlers étroits avec l’État luxembourgeois».

Pas une nouvelle affaire Qatar Airways

«Des négociations relatives aux aspects commerciaux d’une éventuelle transaction se poursuivent actuellement. Une décision définitive quant au nouveau partenaire de Cargolux est toujours envisagée avant la fin de l’année 2013», précisait-on au ministère de Claude Wiseler. 

On sait aussi que, ce mercredi, d’importantes réunions se tiennent au niveau de Cargolux et au sein du groupe Luxair. Il n’en faut pas plus pour alimenter les pistes en suspension.

L’OGBL s’inquiète et «exige que le gouvernement se conforme cette fois-ci à la législation sur la cogestion». «On ne veut pas d’une nouvelle affaire Qatar Airways», commente Hubert Hollerich, secrétaire syndical de la branche aviation. Le syndicat rappelle aussi son «opposition formelle» à une minorité de blocage accordée à un nouvel investisseur étranger. «On ne doit pas céder plus 33% des actions», poursuit M.Hollerich. «35%, cela permettrait au futur actionnaire de déterminer le modèle commercial et d’influencer, voire de bloquer d’importantes décisions stratégiques. Si on a affaire à une compagnie de fret aérien qui dispose de grosses infrastructures, pour la maintenance par exemple, cela peut devenir très mauvais pour les emplois luxembourgeois.»

Quatre en course, un présent

L’OGBL exige du coup que le futur actionnaire de Cargolux se positionne clairement «en faveur du site luxembourgeois et du modèle social luxembourgeois». Dans cet ordre d’idées, le syndicat revendique un modèle commercial durable. «Il faut protéger les 1.300 emplois chez Cargolux ainsi que les milliers d’emplois chez Luxair, les entreprises de transport par route et les entreprises logistiques qui, toutes ensemble, forment la plateforme logistique luxembourgeoise.»

Le danger est-il imminent? Pour le ministère, il n’y a rien de neuf depuis la visite des dignitaires chinois, le 16 septembre. «Les quatre candidats sont toujours dans la course. Le comité mis en place à cet effet travaille sur les quatre dossiers», commente la porte-parole de Claude Wiseler.

En début de semaine, une délégation chinoise du Henan et de HNCA a visité les installations aéroportuaires, les QG de Cargolux et rencontré les acteurs du secteur logistique. Lors d’un entretien au ministère du Développement durable et des Infrastructures, les discussions ont porté sur une «dual hub strategy»: le développement d’un hub logistique européen à l’aéroport de Luxembourg et le projet-pilote d’un hub logistique chinois à l’aéroport de Zhengzhou. 

Pour rappel, HNCA (Henan Civil Aviation Development and Investment Company) est une société de la nouvelle économie chinoise, une société d’investissement spécialisée dans le développement aérien.