Le bénéfice net de Cargolux a atteint 59,8 millions de dollars en 2010, contre une perte de 153,3 millions en 2009.  (Photo: Christian Aschmann/Cargolux)

Le bénéfice net de Cargolux a atteint 59,8 millions de dollars en 2010, contre une perte de 153,3 millions en 2009.  (Photo: Christian Aschmann/Cargolux)

Pour ses résultats 2010, la compagnie aérienne Cargolux était plus attendue sur la restructuration de son capital que pour ses performances opérationnelles.

Les rumeurs fusent en effet depuis plusieurs mois sur l’identité d’un futur partenaire stratégique de la compagnie luxembourgeoise de fret aérien.

Lorsque SAirLines (Swissair) avait vendu sa participation de 33,7% fin 2009, ce sont en effet le gouvernement et plusieurs établissements publics qui s’étaient portés acquéreurs à titre provisoire.

Mais, avec la crise, ce provisoire a fini par durer. Aujourd’hui encore, le capital reste détenu à 52,1% par la compagnie nationale Luxair, à 13,1% par la BCEE (Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat), à 12,8% par la SNCI (Société Nationale de Crédit et d'Investissement) et à 8,02% par l’Etat en direct, mais aussi par le fonds d’investissement privé BIP Investment Partners pour 11,5%.

Le nom de Qatar Airways a récemment été évoqué, sans susciter de confirmation ou de démenti de la part de Cargolux.

Partenaire industriel

«Une participation de 35% est à vendre. Deux types de partenaires stratégiques sont possibles, un partenaire financier ou un partenaire industriel. Nous préférons de beaucoup la deuxième solution, car elle nous permettrait de développer des synergies. En revanche, un partenaire financier s’engage généralement avec un horizon de sortie et un espoir de gain», a indiqué Marc Hoffmann, le président du conseil d’administration.

«Nous avons des contacts très sérieux. Nous sommes très optimistes sur le fait que des progrès seront réalisés en 2011», a-t-il poursuivi.

Il n’est pas exclu que cette transaction financière dépasse les 35% prévus. Marc Hoffmann a toutefois indiqué que le partenaire stratégique ne pourra prétendre acquérir plus de 49% des parts, en invoquant des raisons techniques liées à l’activité de fret.

BIP et l’Etat affichent leur volonté de sortie complète. Luxair, SNCI et BCEE se montreront «flexibles et accommodants».

Pour le reste, Cargolux a publié de bons résultats. Sur fond de reprise économique, le chiffre d’affaires a progressé de 29,3% à 1,745 milliard de dollars. Le bénéfice net a atteint 59,8 millions de dollars, contre une perte de 153,3 millions en 2009.

La compagnie de fret avait enregistré trois exercices consécutifs dans le rouge, en raison du ralentissement du commerce mondial et surtout de provisions liées à des amendes infligées par des autorités anti-trust aux Etats-Unis et en Europe. Cargolux a fait appel.

La compagnie reste prudente pour 2011, malgré un bon début d’exercice: «2011 va sans nul doute apporter son lot de défis. Alors que les analystes prévoient une augmentation globale du volume de fret de 6,1%, les marges risquent de souffrir d’une surcapacité qui s’est accumulée dans certaines parties du monde, notamment en Asie. Toute augmentation prolongée des prix du pétrole (…) doit être compensée par une productivité et une compétitivité accrues.»

40% des dépenses de la compagnie aérienne sont des dépenses de fuel.

 

Lire le communiqué de presse concernant les résultats financiers de Cargolux.