Accord signé est-il pour autant synonyme d'horizon dégagé pour Cargolux? (Photo: Cargolux / Mark Fairbairn)

Accord signé est-il pour autant synonyme d'horizon dégagé pour Cargolux? (Photo: Cargolux / Mark Fairbairn)

Le ministère du Développement durable et des Infrastructures continue de faire savoir les pérégrinations de la délégation luxembourgeoise ces jours-ci dans la province chinoise de Henan. Ainsi, le récit du jour concerne la signature de la «documentation contractuelle», un terme consacré dont on comprend qu’il désigne l’accord commercial passé entre l’État et HNCA, pour Cargolux.

Selon le communiqué de presse envoyé par la porte-parole du ministre François Bausch, en vertu de ce contrat, le groupe HNCA acquiert les 35% de parts du capital de la société luxembourgeoise de fret aérien pour la somme de 120 millions de dollars, et «s’engage à mettre en place un fonds de promotion de 15 millions de dollars en vue du développement de la dual hub strategy».

Les nouveaux partenaires de la compagnie d’aviation participeront également à une augmentation de capital prévue au printemps 2014 et pouvant aller jusqu’à un prorata de 35% de 175 millions dollars maximum.

«De nouvelles opportunités économiques»

«Je suis très satisfait que l’accord soit finalisé et j’estime que cette collaboration peut être des plus bénéfiques pour toutes les parties impliquées, surtout en vue de développer, ensemble avec Cargolux (sic), une stratégie de croissance qui ne pourra qu’engendrer de nouvelles opportunités économiques à l’aéroport de Luxembourg», a commenté François Bausch.

Tout le monde au Grand-Duché ne partage cependant pas l’optimisme du nouveau ministre vert du gouvernement. Hier, l’OGBL a sauté sur les aérofreins pour s’opposer au deal avant qu’il ne soit signé. C’était bien évidemment trop tard.

Du côté des verts du LCGB, le moral semblait alors au beau fixe et on ne semblait plus guère s’inquiéter pour la société. On imagine pourtant que les multiples sollicitations ont pu leur mettre la puce à l’oreille. Il fallait donc aujourd'hui rassurer ses militants en faisant mine de s'inquiéter. Le syndicat a donc annoncé ce mardi qu’il «suivait l’évolution du dossier et restait vigilant».

Le CEO en question

«Pour le LCGB», indique le communiqué, «il est tout à fait clair que l’actionnaire principal (l’État luxembourgeois qui détient de façon directe ou indirecte 65% des actions) se doit de mener et défendre une stratégie d’entreprise qui permet de garantir la pérennité des activités du site luxembourgeois de la société Cargolux et de défendre la sécurité des emplois des salariés de Cargolux».

Le choix du futur CEO – puisqu’il ne reste plus que le management à contester maintenant que le deal est signé et que le sort de Richard Forson semble réglé – devient le nouveau cheval de bataille des syndicalistes chrétiens. «La nomination d’un nouveau CEO, expert du secteur de l’aviation, facilitera certainement cette tâche importante de la direction», croit savoir le communiqué. Aloyse Kappweiler, secrétaire syndical aviation du LCGB, signataire dudit communiqué, ne précise cependant pas quelle devrait être la nationalité du futur CEO. «Peu importe», disait-il ce lundi à paperJam.lu, «pourvu qu’il soit compétent».