Claude Wiseler: «Le dossier Cargolux n’est pas un dossier politique, mais un dossier économique de première importance.» (Photo: archives paperJam)

Claude Wiseler: «Le dossier Cargolux n’est pas un dossier politique, mais un dossier économique de première importance.» (Photo: archives paperJam)

Les membres du gouvernement, maintenus à leur poste par le Grand-Duc, sont en charge des affaires courantes, ainsi que des éventuelles mesures urgentes qui s’imposeraient en matière économique et financière. C’est justement dans ce cadre-là que Claude Wiseler, ministre du développement durable et des Infrastructures, a adressé, ce lundi, un courrier au formateur du prochain gouvernement, Xavier Bettel, concernant le dossier Cargolux. 

«Il est urgent, pour deux raisons», estime M. Wiseler, interrogé par paperjam.lu. «D’abord parce que nous sommes en pleine procédure de négociation avec des investisseurs intéressés. Et ensuite parce qu’il y a un certain nombre d’échéances importantes qui arrivent très vite, notamment une augmentation de capital à programmer dans le premier trimestre 2014», rappelle-t-il.

L’accord final pour la reprise de la participation cédée par Qatar Airways, actuellement convoitée par le groupe chinois HNCA, devant être donné par l’État, Claude Wiseler se retrouve, pour l’heure, dans une situation un peu inconfortable. «Juridiquement, les membres du gouvernement peuvent prendre cette décision, mais il est évident que pour des raisons politiques, nous ne la prendrons pas seuls. C’est pour cela que je me suis adressé au formateur pour lui dire que toutes les personnes impliquées dans les négociations et moi-même étions à sa disposition pour lui donner l’intégralité des tenants et des aboutissants de ce dossier et coopérer avec lui. Le dossier Cargolux n’est pas un dossier politique, mais un dossier économique et industriel de première importance pour le pays.»

«Pas de politique politicienne»

Autrement dit, la balle est, en quelque sorte, dans le camp de Xavier Bettel et de tous ceux qui vont entamer, ce mardi, les négociations en vue de former un nouveau gouvernement. «Mais ce n’est pas moi qui lui ai lancé cette balle, un peu comme on se débarrasserait d’une patate chaude», prévient Claude Wiseler. «J’aurais évidemment préféré que tout soit bouclé avant les élections, mais il n’est évidemment pas question d’utiliser ce dossier à des fins de politique politicienne. Je pense que MM. Bettel, Schneider et Bausch en connaissent parfaitement les enjeux. Il est urgent, aujourd’hui, de donner une réponse à l’acheteur potentiel. On ne peut pas le laisser pendant un moins sans lui laisser de nouvelles.»

La semaine dernière, le comité mixte de Cargolux, prévu jeudi, et le conseil d'administration programmé le lendemain avaient été reportés sine die, les syndicats évoquant le caractère incomplet des informations relatives à la transaction dont ils disposaient.