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Pionnier sur le front des professionnels du secteur financier dits «de support», en étant la première société à avoir reçu au Luxembourg, en octobre 2003, l’agrément délivré par le ministère du Trésor et du Budget (en tant qu’Agent de communication à la clientèle), Victor Buck Services a pris un cap important. La société, créée en 2000 et spécialisée dans la gestion et le traitement de tous types de documents, y compris des données financières soumises aux obligations du secret bancaire, vient en effet officiellement d’ouvrir sa filiale à Singapour, comme annoncé en octobre dernier.

Le site a finalement été préféré à celui de Hong-Kong, en raison de perspectives commerciales plus intéressantes. Il permet, en tout état de cause, à VBS, de se retrouver désormais en prise directe avec un marché asiatique dont le potentiel de développement n’est plus à démontrer. Depuis le 9 février, VBS Asia emploie donc une équipe de huit personnes, sous la direction de Pierre Fauchereau, spécialement détaché de la maison mère pour diriger la société. Tous les autres employés sont des salariés recrutés sur place.

Ainsi s’est achevé un processus de réflexion et de préparation qui aura duré près d’un an et demi et qui concrétise les intentions clairement affichées fin 2006 lorsqu’avait été annoncée la prise d’une participation de 49% de l’Entreprise des P&T dans le capital de VBS. «Il y a 18 mois, nous avions décidé d’aller voir ce qui se passait en Asie, car nous rencontrions souvent une demande de la part de nos clients de pouvoir les assister là-bas, comme nous le faisons au Luxembourg», précise Renaud Jamar, administrateur-délégué de VBS. Là-bas, Victor Buck Services partait vraiment de nulle part, étant totalement inconnu du marché local des fonds d’investissement. Tout y était donc à faire.

Evidemment, en termes d’échelle, rien n’est comparable. Au Luxembourg, actuellement, une enveloppe sur six qui transitent par la voie postale a été traitée (impression et mise sous pli), en amont, par Victor Buck Services, qui emploie plus de 100 personnes. Les ambitions à Singapour sont tout autres. «Il ne faut pas être présomptueux. Nos objectifs restent fermes, modestes et raisonnables, indique M. Jamar. Notre but premier est d’offrir une plate-forme pour la distribution documentaire, sachant que le modèle asiatique est encore fort ‘paper-based’». Le site de production print sera pleinement opérationnel à partir de la mi-mars, toute la diffusion électronique de documents étant toujours assurée à partir du Luxembourg, ou bien des hubs relais de Londres et Dublin. Les structures au Luxembourg et à Singapour se veulent vraiment complémentaires et, d’ailleurs, parmi les premiers clients décrochés par VBS Asia figure un acteur européen qui n’est pas client de la société au Luxembourg.

1,5 million d’investissement

A Singapour, la société n’est rien d’autre qu’une réplique, en miniature, de la structure existante au Luxembourg. «Là-bas, il y a la main-d’œuvre, mais pas nécessairement le savoir-faire technologique. C’est pourquoi nous y consacrons beaucoup de temps. Nicolas Buck et moi-même passons ainsi, sur place, chacun une semaine par mois».

Pour ce développement aux antipodes, VBS a préféré choisir une approche en solo, plutôt que de s’appuyer sur un partenariat chinois, qui n’aurait pas forcément été un échange de type «gagnant-gagnant». «La créativité n’est pas toujours au rendez-vous dans les entreprises locales. Nous craignions que les modèles et process que nous leur aurions appris soient à terme dupliqués et développés ailleurs».

VBS a investi quelque 1,5 million d’euros dans ce projet et ne s’attend évidemment pas à un break even immédiat. Mais le fait d’être désormais sur place offre à la société de réelles perspectives. «Nous pouvons désormais assister nos clients dans les mêmes fuseaux horaires. Jusqu’à présent, nous sommes évidemment là 24/24 heures pour le support IT, mais avec sept heures de décalage, nous n’étions pas forcément présents de manière optimale dans le service client. Nous avons désormais une couverture élargie en la matière et c’est important, car la culture asiatique est très demandeuse en qualité de services. La précision est vraiment dans leurs gènes».