Claire Delcourt (candidate LSAP), Tanja Duprez (candidate Déi Gréng), Claude Steinmetz (candidat CSV) et Marco Houwen (candidat DP). (Photos: Maison Moderne / archives / DR)

Claire Delcourt (candidate LSAP), Tanja Duprez (candidate Déi Gréng), Claude Steinmetz (candidat CSV) et Marco Houwen (candidat DP). (Photos: Maison Moderne / archives / DR)

De nouvelles têtes pour renouveler la classe politique? C’est le pari que font la plupart des partis pour les élections législatives cet automne. Pour le LSAP, le cru 2018 atteint un record avec 30 novices sur 60 candidats, «un signe fort du dynamisme et du renouveau du parti socialiste», veut croire un membre. Claire Delcourt, 29 ans, est l’une de ces jeunes recrues. Elle a été convaincue par son frère de se lancer. «Trop de jeunes ne s’intéressent pas à la politique, regrette-t-elle. C’est une des raisons de mon engagement.» Membre du LSAP depuis 2016, la jeune femme a connu son baptême du feu l’an dernier en se présentant aux élections communales à Hesperange, où elle avait fini en deuxième position.

Mon élection était une grande surprise pour tout le monde.

Claire Delcourt, candidate LSAP

Le temps de la campagne, cette biologiste de la police judiciaire combine sans trop de difficultés sa vie professionnelle et son engagement politique: «J’en ai parlé à ma supérieure, je commence tôt le matin et je m’organise», explique-t-elle. Mais Claire Delcourt, qui ne s’attend pas vraiment à gagner, ne se pose pas encore de questions sur la suite, en cas d’élection. La députée socialiste Tess Burton a connu la même situation en 2013. «Mon élection était une grande surprise pour tout le monde, car j’ai obtenu plus de voix que le député en place, Ben Scheuer», se souvient-elle. De nouveau candidate en octobre, elle n’a jamais mis de terme à sa carrière professionnelle, qu’elle exerce à mi-temps: «Mes parents sont éditeurs, je les aide au sein de l’entreprise familiale. Ils comptent sur moi pour prendre le relais un jour.»

Comme j’ai démissionné pour pouvoir me lancer, le risque est très grand si je perds.

Claude Steinmetz, candidat CVS

Pour d’autres, en revanche, il faut faire des choix. Claude Steinmetz, 51 ans, a ainsi dû abandonner son poste de directeur de Luxlait, jugé incompatible avec une fonction de député. Candidat du CSV dans le Centre à côté de poids lourds comme Claude Wiseler, Viviane Reding ou Laurent Mosar, il assure ne pas avoir de plan B en cas de défaite: «J’étais actif plus jeune au sein du CSV, mais j’ai dû mettre cet engagement entre parenthèses pendant mes 16 années passées au sein de la direction de Luxlait. Comme j’ai démissionné pour pouvoir me lancer, le risque est très grand si je perds. C’est une discussion que j’ai dû avoir avec ma femme, qui m’a apporté son soutien.» 

L’expérience du secteur privé

Confiant, Steinmetz sait que son expérience dans le secteur privé est un avantage: «J’ai une vision différente. Chez Luxlait, j’ai eu affaire à des ministères, des administrations, que ce soit au niveau de la santé, de l’agriculture, de l’éducation. En tant que directeur, je me suis rendu plusieurs fois à Bruxelles pour négocier des décisions bilatérales, ce qui a un aspect très politique.» 

Il y a un an ou deux, je n’aurais pas pu le faire.

Marco Houwen, candidat DP

L’entrepreneur Marco Houwen a, lui, décidé de faire profiter le DP de son expérience dans le secteur privé. Cofondateur de High-Capital, une société qui accompagne le secteur des start-up en regroupant les investisseurs luxembourgeois, il n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il a cofondé BHS Services, Luxcloud, Datacenter Luxembourg, EuroDNS, eBrand Services, Voipgate: «Je suis bien placé pour parler des thématiques des nouvelles technologies. Aujourd’hui, on parle des blockchains comme on parlait des noms de domaine il y a 20 ans. J’ai fait partie d’une vague d’innovation, je vais faire partie de la deuxième.»

Marco Houwen, 45 ans, garde pour le moment la plupart de ses activités professionnelles. Il va devoir se faire une place dans le Centre à côté de candidats prestigieux du DP, comme Xavier Bettel, Corinne Cahen ou encore Lydie Polfer. Pour lui, c’est néanmoins le bon moment: «Il y a un an ou deux, je n’aurais pas pu le faire, car j’avais des engagements vis-à-vis de mes employés.» 

À l’université, j’apprends la théorie. Cette candidature, c’est la pratique pure.

Tanja Duprez, candidate Déi Gréng

Déi Gréng, faiseur de rois aux dernières élections, n’hésite pas à pousser des jeunes prometteurs. À seulement 23 ans, Tanja Duprez veut ainsi incarner le souffle de la jeunesse: «C’est le parti qui a proposé ma candidature, je peux apporter des idées neuves, je suis d’une génération qui a grandi avec les nouvelles technologies.»

Cette étudiante en master de sciences politiques à Cologne risque bien de prendre goût à l’exercice: «À l’université, j’apprends la théorie. Cette candidature, c’est la pratique pure, et j’y découvre une passion. La rentrée est à la mi-octobre, j’aurai donc tout le temps nécessaire pour me consacrer à la campagne», explique-t-elle.

Avec la rentrée à la mi-septembre et des élections le 14 octobre, la campagne sera courte: «Il faut travailler au sein du parti en équipe et ne pas se voir comme concurrents, conseille la députée Martine Hansen, élue pour la première fois en 2013 pour le CSV. C’est primordial.»