Le premier câble sous-marin de l’histoire a été déployé en 1858 entre l’Irlande et Terre-Neuve (Canada) pour y faire transiter des messages télégraphiques. 160 ans plus tard, 430 câbles de communication sont en service et tapissent les fonds marins, formant l’ossature de l’économie 2.0.
Sans eux, pas de transactions financières à la nanoseconde, pas de services de streaming vidéo ni de services de stockage dématérialisé ou d’e-mails entre les continents. Comme l’explique la doctorante Camille Morel, «cette révolution a rendu nos sociétés largement dépendantes de la mer et de ces infrastructures».
160 téraoctets/s dans un tuyau d’arrosage
Ce sont les Gafam et les opérateurs télécoms qui déploient ces réseaux à coups de millions d’euros. Dernier en date, le projet Marea financé par Facebook et Microsoft relie désormais les États-Unis à l’Europe via l’Espagne. Doté d’une capacité de 160To/s de bande passante, ce câble présente pourtant un diamètre équivalent à celui d’un banal tuyau d’arrosage!
Stocké dans premier temps à bord d’un navire puis immergé par la société spécialisée Telxius, ce câble sous-marin d’une longueur de 6.600km pour un poids total de 4,65 millions de kg se compose d’une torsade de huit fibres optiques dont la capacité permet de faire transiter simultanément plus de 70 millions de vidéos en temps réel.
Les câbles sous-marins sont devenus en quelques années des actifs stratégiques. Ils sont élaborés principalement par deux grandes firmes, l’américain TE Subcom et Alcatel Submarine Networks, ex-pépite française passée sous pavillon finlandais. À eux seuls, ces spécialistes livrent chaque année plusieurs dizaines de milliers de kilomètres de câbles destinés à assurer la bonne marche d’internet.