Gare du Luxembourg à Bruxelles, au pied du Parlement européen : le Jean Monnet n’ira plus jusque-là.  (Photo: forums.photos-de-trains.net)

Gare du Luxembourg à Bruxelles, au pied du Parlement européen : le Jean Monnet n’ira plus jusque-là.  (Photo: forums.photos-de-trains.net)

Ce mardi, en commission de l’Infrastructure de la Chambre à Bruxelles, Josy Arens, député fédéral et bourgmestre d’Attert, est une nouvelle fois monté au créneau parlementaire pour défendre l’un de ses chevaux de bataille : la mobilité transfrontalière. En l’occurrence, il a interpellé la ministre des Entreprises publiques, Inge Vervotte, afin de faire le point sur l’avenir du train « Jean Monnet ».

Ce train est un classique, un international qui fait Bruxelles-Bâle et que connaissent bien les fonctionnaires et parlementaires européens. Et pour cause : il relie les trois capitales européennes, Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg, ce qui lui a valu son appellation, du nom d’un des pères fondateurs de l’Union…

Depuis plusieurs mois, des doutes existaient quant à la survie de ce train, côté belge. Et à présent, la ministre a confirmé la modification radicale de son trajet… qui désertera Bruxelles.

Correspondances mal assurées

Pour l'instant, un convoi (le n°295) quitte Bruxelles à 17h15 pour rejoindre Bâle en passant par Namur, Arlon, Luxembourg, Thionville, Metz, Strasbourg, Sélestat, Colmar, Mulhouse et Saint-Louis. Il effectue également le trajet inverse (le train n°296) en matinée : départ de Bâle à 6h46 et arrivée à Bruxelles à 13h05.

Mais les choses vont donc changer. « Concrètement, explique le député Arens, citant la réponse ministérielle, à partir du changement horaire qui interviendra pour la SNCB le 12 décembre prochain, la circulation de ces deux trains sera limitée à la section Luxembourg – Strasbourg. » De plus, l’heure de retour du train 295 au départ de Luxembourg sera avancée.
SNCB Europe, SNCB Mobility et les CFL ont apparemment cherché une solution pour acheminer les voyageurs jusque Luxembourg, en vue d’une correspondance avec le train Jean Monnet, en essayant de minimiser leur temps d’attente. « Suite aux travaux d'infrastructure en cours sur l'axe Bruxelles-Luxembourg et plus particulièrement aux contraintes d’exploitation liées à deux services à voie unique sur cette ligne, poursuit l’explication ministérielle, il n'a pas été possible d'adapter l'horaire des IC rapides de façon à assurer des correspondances correctes. »

L’alternative trouvée laisse un temps d’attente à Luxembourg de 50 minutes vers la France et la Suisse et de 31 minutes vers Bruxelles.

Manque de coordination

Pour Josy Arens, cette décision est tout simplement inadmissible. « Elle confirme le mépris de l’entreprise publique SNCB pour sa mission, commente-t-il avec virulence. Qu’aucun contact n’ait encore été pris à ce sujet, par la SNCB, avec les CFL ou avec le ministre luxembourgeois en charge des Transports, Claude Wiseler, est au mieux un défaut de communication, au pire une faute professionnelle. »

Au-delà des fonctionnaires et parlementaires européens, une série de clients belges, français ou luxembourgeois notamment, pouvaient utiliser ce service ferroviaire international, bien pratique autant que symbolique de l’union entre les trois capitales européennes. Mais Bruxelles a décidé de sauter du train.

Le député Josy Arens n’entend pas désarmer : il annonce qu’il prendra prochainement contact « avec les organisations de défense des navetteurs, aux fins d’évaluer avec eux les solutions qui pourraient être mises en place pour les voyageurs de bientôt feu le train Jean Monnet ».