La Commission annonce son soutien pour la création d’une «plateforme d’IA à la demande», qui offrira des conseils et un accès aisé aux derniers algorithmes et au savoir-faire le plus avancé. (Photo: Licence C. C.)

La Commission annonce son soutien pour la création d’une «plateforme d’IA à la demande», qui offrira des conseils et un accès aisé aux derniers algorithmes et au savoir-faire le plus avancé. (Photo: Licence C. C.)

Jusque-là très discrète sur le sujet, la Commission européenne a présenté mercredi les grandes lignes de sa vision sur la stratégie à adopter sur l’intelligence artificielle. Pour Bruxelles, il s’agit de montrer aux États membres et au reste du monde que l’Europe veut être un acteur international incontournable de cette nouvelle technologie qui est en train de «transformer notre monde».

L’approche décrite dans le communiqué se base sur trois volets: la stimulation des investissements, la préparation aux changements socio-économiques qui s’annoncent, et l’établissement d’un cadre éthique et juridique approprié.

Une plateforme d’IA à la demande

«Nous devons investir au moins 20 milliards d’euros d’ici à la fin de l’année 2020», appelle ainsi Andrus Ansip. Pour le vice-président en charge du marché unique numérique, cette somme correspond à l’ensemble des investissements qui doivent être faits par les secteurs publics et privés de l’Union européenne.

Et pour insuffler cette dynamique, Bruxelles rappelle qu’il investira 1,5 milliard d’euros durant les deux prochaines années dans le cadre du programme de recherche et d’innovation «Horizon 2020».

La Commission annonce par ailleurs qu’elle apportera son soutien à la création d’une «plateforme d’IA à la demande». Cet outil sera destiné à soutenir l’adoption de l’IA dans toute l’Europe, «en particulier les petites et moyennes entreprises, les entreprises non technologiques et les administrations publiques». Il offrira «des conseils et un accès aisé aux derniers algorithmes et au savoir-faire le plus avancé».

Des questions éthiques à prendre en compte

Le second volet sur lequel Bruxelles entend encourager les États européens à investir est celui de la formation. «La Commission encourage les États membres à moderniser leurs systèmes d’éducation et de formation et à soutenir les transitions sur le marché du travail en s’appuyant sur le socle européen des droits sociaux», indique le communiqué.

Et de rappeler que les programmes nationaux de formation peuvent bénéficier d’un soutien des fonds structurels et d’investissement, «et ils devraient également recevoir le soutien du secteur privé».

Enfin, la Commission se dit attentive aux questions éthiques soulevées par cette nouvelle technologie, «qui ne devrait pas rimer avec de nouvelles valeurs». Bruxelles promet ainsi de présenter d’ici fin 2018 «des lignes directrices en matière d’éthique au regard du développement de l’IA».

Rien de concret avant la fin de l’année

Mais il ne s’agit que de propositions. Avec la déclaration de coopération signée par 24 États membres le 10 avril – lors de la Journée du numérique –, cette communication de l’exécutif européen représente seulement un «point de départ». La Commission précise qu’un plan coordonné en matière d’IA avec l’ensemble des États membres sera présenté d’ici la fin de l’année.

Certains pays n’ont pas attendu la vision de Bruxelles pour lancer leur propre stratégie. La France a annoncé en début d’année qu’elle investirait 1,5 milliard d’euros pour promouvoir ce secteur. Au niveau mondial, l’Europe est par ailleurs un peu en retard. En juillet, la Chine a dévoilé une feuille de route assez précise sur les mesures à prendre pour tirer profit de l’IA dans son économie.

Aux États-Unis, l’administration Obama avait présenté fin 2016 un plan stratégique en intelligence artificielle.