La liaison vers Liège-Guillemins est aussi importante pour le Luxembourg. Et elle n'est pas oubliée par les projets. (Photo: Licence C.C.)

La liaison vers Liège-Guillemins est aussi importante pour le Luxembourg. Et elle n'est pas oubliée par les projets. (Photo: Licence C.C.)

Considérée comme prioritaire par la Belgique et le Grand-Duché, l’amélioration ferroviaire entre Bruxelles et Luxembourg avait tendance à jouer les tortillards, alors même que la grande vitesse était requise depuis des années. Cette fois, la Belgique s’est voulue rassurante sur le maintien d’un plan d’investissements ciblés pour la SNCB, avec un impact direct sur les usagers transfrontaliers.

Le ministre belge des Entreprises publiques (domaine fédéral qui englobe les transports), Jean-Pascal Labille, et son homologue luxembourgeois, le ministre des Infrastructures Claude Wiseler, se sont rencontrés à Arlon, avec des bonnes nouvelles dans leur mallette.

Plus vite que prévu

Le plan stratégique de la SNCB s’articule sur un horizon fixé à 2021. Mais l’axe Bruxelles-Luxembourg, dont les travaux d’aménagement font partie du package global, bénéficie – vu les priorités plusieurs fois reportées – d’une «volonté d’aller plus vite», souligne M. Labille. Il évoque des travaux dès 2014. Du côté luxembourgeois, un budget de 42 millions a été approuvé, pour renouveler les postes de direction sur cette ligne prioritaire, entre les deux capitales. Le chantier est entamé.

Près de 61 millions d’euros (en trois phases) sont également prévus pour résoudre les soucis d’équivalence énergétique entre les réseaux belge et luxembourgeois, à cheval sur les années 2014 et 2015. Il est notamment question de réélectrification, passant de 3 KV à 25 KV.

Des tarifs à revoir

Au chapitre compatibilité, on a également appris que l’homologation des nouvelles rames belges (avec un système de sécurité différent de celui, européen, en vigueur aux CFL) était validée aussi par l'autorité luxembourgeoise. Dès le mois d’août, les voyageurs ne devront plus changer de train à la frontière, au-delà d’Arlon!

Autre dossier – et non des moindres –, celui de la tarification, souvent dissuasive côté belge: les deux ministres ont confirmé la mise en place d’un groupe de travail belgo-luxembourgeois. Il s’agit de plancher sur des tarifs transfrontaliers plus attrayants. Des expériences pilotes se profilent, début 2014, vraisemblablement sur l’axe Pétange-Luxembourg (avec Athus en station pivot belge mais considérée comme gare CFL) et sur la ligne de Gouvy.

Gouvy-Liège-Luxembourg aussi

Car les lignes moins directes ne sont pas oubliées. En tout cas, des améliorations sont aussi prévues sur, notamment, la ligne dite Gouvy-Liège. Et celle-ci concerne directement le Luxembourg – qui a d’ailleurs largement contribué par le passé aux travaux sur cet axe.

«Cette ligne est la seule qui unit Luxembourg à Liège, et donc à d’autres lignes TGV, et c’est un axe utile aussi pour aller vers certaines régions d’Allemagne», a commenté Claude Wiseler.

«Pour ces deux lignes très importantes pour le Grand-Duché, qui viennent de Belgique, nous pouvons dire que les investissements pour un certain nombre de choses sont garantis», s’est réjoui le ministre luxembourgeois.

Combien de temps?

Reste à voir si cette accélération du processus de modernisation va être effective. Et, à propos d'accélération, il faudra mesurer les progrès réels, apportés par une modernisation des lignes, au temps de trajet.

Pour l'instant, les chemins de fer ne se risquent pas à des pronostics. Mais l'objectif a toujours été de ramener la durée du trajet à des proportions compatibles avec l'ère des trains à grande vitesse. Faire mieux que ce qui est proposé aujourd'hui apparaît comme un strict minimum. Et les dernières prévisions parlaient de faire gagner une vingtaine de minutes à peine sur le temps de parcours entre les deux capitales.

Il faut aujourd'hui, selon les horaires théoriques, près de 3 heures pour rallier Bruxelles-Midi depuis Luxembourg avec un train qui n'a rien d'un omnibus! Et, pour faire Luxembourg-Liège Guillemins, il faut, au minimum, 2 h 25. On ne parle pas des retards coutumiers sur ces lignes, qui alourdissent sérieusement les parcours. A titre de comparaison, Luxembourg-Paris Est (en TGV certes) s'accomplit en 2 h 20.

Si l'on veut que le train soit plus efficace que la voiture, il faut que les temps de trajet soient compétitifs, ainsi que les tarifs.