Il aura fallu une nouvelle nuit entière de négociations et une réunion entre Theresa May et Jean-Claude Juncker, à 7h du matin ce vendredi, pour que la fumée blanche soit enfin envoyée. Dans un communiqué diffusé par la Commission européenne, les négociateurs indiquent que «des progrès suffisants» ont été réalisés du point de vue de Bruxelles quant aux conditions de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Et donc pour enfin entamer les discussions autour du contour de la future relation économique entre les deux blocs.

Ce déblocage, qui intervient quelques jours après l’annonce du rapprochement significatif des positions, porte principalement sur la question de la frontière irlandaise. Les gouvernements britannique et irlandais étant parvenus, en début de semaine, à un accord qui prévoyait un «alignement réglementaire» entre les deux parties de l’île. Mais un accord non ratifié par le DUP, le parti unioniste de l’Ulster, opposé à tout changement du statut de l’Irlande du Nord et allié indispensable du gouvernement de Theresa May. Selon une source du DUP, citée par Le Monde, la dirigeante du parti nord-irlandais, Arlene Foster, doit s’exprimer sur ce sujet dans le courant de la journée.

Trop de temps a été passé sur la première partie des négociations.

Donald Tusk, président du Conseil européen

Qualifié par Jean-Claude Juncker de «compromis» trouvé «après des négociations difficiles», l’accord règle donc les trois questions-clés posées par les Européens, à savoir le sort, à compter de mars 2019, des 3,2 millions de citoyens issus des pays de l’UE présents au Royaume-Uni, le montant de la facture du divorce et donc la question de la frontière irlandaise. Pour Donald Tusk, président du Conseil européen, la validation d’un texte commun doit permettre le déclenchement «immédiat» des discussions sur la mise en place «d’un partenariat étroit» en matière de commerce, de sécurité, de défense et de politique étrangère.

Raison pour laquelle il entend, lors du Conseil européen programmé les 14 et 15 décembre prochains, recommander aux chefs d’État et de gouvernement des 27 d’entamer les discussions. Faisant référence à la demande de la Première ministre britannique de voir se mettre en place une période de transition de deux ans, le président du Conseil a assuré que cela devrait se faire «à nos conditions, à savoir que toutes les lois de l’UE, dont les nouvelles, seront respectées». Et Donald Tusk de rappeler que «trop de temps a été passé sur la première partie des négociations» et adresse une piqûre de rappel aux autorités britanniques en soulignant qu’«il reste moins d’un an et demi avant le départ du Royaume-Uni».

Theresa May, de son côté, a indiqué qu'elle se «félicite vivement du prochain passage à la phase suivante des discussions sur le Brexit sur le commerce et la sécurité» et a publié un résumé l'accord trouvé sous forme d'une vidéo, publiée sur Twitter.

<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr"><p lang="en" dir="ltr">Today’s Brexit deal delivers:<br>- No hard border in Northern Ireland<br>- Secures a good financial deal for British taxpayers meaning more money for our priorities like housing, schools, and the NHS<br>- Secured the rights of EU citizens living here, and UK citizens living in the EU <a href="https://t.co/h4QtXdwnFv">pic.twitter.com/h4QtXdwnFv</a></p>&mdash; Theresa May (@theresa_may) <a href="https://twitter.com/theresa_may/status/939079419234279424?ref_src=twsrc%5Etfw">8 décembre 2017</a></blockquote>
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