Selon les scientifiques, le pic des émissions de gaz à effet de serre devra survenir au plus tard en 2020. (Photo: DR)

Selon les scientifiques, le pic des émissions de gaz à effet de serre devra survenir au plus tard en 2020. (Photo: DR)

Scientifiques, activistes, délégués, mais également chefs d’État. Ils sont près de 20.000 au total, représentant quelque 196 pays, à être attendus à la 23e Convention des Nations unies sur le climat (COP23) qui s’est ouverte ce lundi à Bonn, en Allemagne.

Après la plutôt discrète COP22 de Marrakech l’an dernier, la 23e édition de ce grand rendez-vous mondial dédié à la lutte contre le changement climatique, qui se prolongera jusqu’au 17 novembre, ne manquera pas d’enjeux. À commencer par celui — s’annonçant difficile — de mettre en œuvre l’accord de Paris contre le réchauffement climatique, intervenu à l’automne 2015.

Car derrière les bons engagements pris il y a deux ans, il y a urgence, comme le révélait il y a peu encore un rapport américain soulignant que la période actuelle est la plus chaude de l’histoire de la civilisation moderne, quand l’Onu soulignait juste avant «l’écart catastrophique entre actions et besoins» au terme d’une année de désastres de grande ampleur comme les experts en promettent encore.

Des engagements insuffisants

«Où que nous vivions, nous sommes vulnérables et devons agir», a indiqué à la veille de cette COP23 le Premier ministre des îles Fidji, Frank Bainimarama, qui préside — première fois pour un État insulaire qui compte parmi les plus menacés par le réchauffement climatique — ce nouveau round de négociations. «On peut donc faire confiance aux Fidji pour mettre la pression sur les grands pays émetteurs», a pour sa part déclaré une ancienne négociatrice française, rappelant que les engagements de réduction des gaz à effet de serre pris à Paris étaient «insuffisants».

Ce que confirment d’ailleurs les scientifiques pour qui, si le monde veut rester sous deux degrés de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle, le pic des émissions de gaz à effet de serre devra survenir «au plus tard en 2020». L’une des missions de la COP23 sera dès lors d’amener tous les pays à réviser leurs ambitions à la hausse, par le biais notamment d’un échange sur les actions menées et à mener.

Le Grand-Duc et deux ministres

Un autre des enjeux de cette réunion sera aussi d’avancer sur les règles d’application de l’accord de Paris en déterminant notamment comment les pays devront rendre compte de leurs actions ou quel mécanisme sera mis en place pour le suivi de l’aide financière promise par les plus riches aux plus pauvres.

Côté luxembourgeois, la délégation présente à Bonn sera conduite par la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, l’un des artisans du succès de la COP21 à Paris, alors que le Luxembourg occupait la présidence du Conseil de l’Union européenne.

Pierre Gramegna, en charge des finances, devrait également faire le déplacement en Allemagne pour faire la promotion du Luxembourg en matière de finance verte. Sans oublier le Grand-Duc Henri en tant que chef de l’État, qui lui aussi est annoncé comme participant à ce nouveau rendez-vous important pour la planète.