Parmi les témoins appelés à la barre, quelques politiques, dont l'ancien Premier ministre Jean-Claude Juncker. (Photo: Christophe Olinger / archives)

Parmi les témoins appelés à la barre, quelques politiques, dont l'ancien Premier ministre Jean-Claude Juncker. (Photo: Christophe Olinger / archives)

30 ans après les faits, le procès Bommeleeër continue de défrayer la chronique. Cela fait d’ailleurs un an que le procès s’est ouvert pour tenter de faire la lumière sur l’affaire du ou des poseurs de bombe qui a marqué le Luxembourg entre 1984 et 1986.

Les témoins se succèdent à la barre de la 9e chambre dédiée aux affaires criminelles au sein du Tribunal d’arrondissement de Luxembourg. Sans pour autant avoir permis de déboucher sur un résultat tangible à ce stade.

Malgré la disparition de certaines pièces qui auraient pu être versées au dossier, malgré le temps qui sépare la vingtaine d’attentats du moment du procès qui voit comparaître deux anciens gendarmes, Marc Scheer et Jos Wilmes, en tant que prévenus, les parties prenantes ne renoncent à aucune piste. L’agenda avait d’ailleurs initialement fixé la fin des audiences et donc la conclusion au procès au 30 mai 2013.

Aucune audition n’est donc exclue vis-à-vis de témoins qui pourraient permettre d’aboutir à un résultat. Près d’une centaine de personnes et personnalités qui ont été amenées à s’exprimer; on dénombre notamment d’anciens ministres (Jacques Santer et Luc Frieden) et un membre de la famille grand-ducale, le Prince Jean, frère du Grand-Duc.

Le Grand-Duc Jean entendu?

Le Prince sera à nouveau entendu aux côtés de son frère, le Prince Guillaume, ce jeudi. Il devra répondre de la citation d’un témoin qui indique l’avoir vu «de manière suspecte» non loin du Findel peu avant l’attentat de novembre 1985. Le Prince disposerait d’un alibi, en l’occurrence une partie de chasse organisée le 9 novembre 1985 (date de l’attentat) avec le fils de l’ancien président français, Valéry Giscard d’Estaing. Une version que Louis Giscard d’Estaing atteste, au même titre que le Prince Guillaume.

L’audience qui bouclait la première année du procès ce 24 février a même été marquée par une nouvelle demande importante de la part de la défense dans le chef de Maître Gaston Vogel. Ce dernier souhaiterait en effet entendre le Grand-Duc Jean quant aux conditions exactes qui ont amené son fils, le Prince Jean, à renoncer au trône en 1986.

Sans savoir si le père du Grand-Duc sera attendu, il fait peu de doute que le procès se poursuivra durant les prochaines semaines, voire les prochains mois. Quelles responsabilités pour quels enjeux? La question restera probablement en partie posée au sortir de ce marathon judiciaire.