Au Luxembourg, la consommation – et donc la vente – de bière a chuté de 4,5% entre 2012 et 2013. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Au Luxembourg, la consommation – et donc la vente – de bière a chuté de 4,5% entre 2012 et 2013. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

En 2013, la Brasserie nationale, à qui l’on doit la Bofferding et les différentes bières Battin, en a produit et vendu 161.200 hectolitres. Soit 1.400 hectolitres de plus que l’année précédente. Le volume de bière produit a donc connu une croissance de 1%.

Ce petit pourcent, les dirigeants de la brasserie en sont fiers, compte tenu du climat morose que connaît le secteur.

Il semble en effet qu’on boive de moins en moins de bière en Europe. «Les tendances baissières de la consommation de bière constatées en 2012, liées principalement aux conditions climatiques et économiques, se sont confirmées pour l’exercice 2013», a commenté Georges Lentz, administrateur délégué du groupe Brasserie Nationale – Munhowen.

Une consommation en baisse, des volumes maintenus

Les ventes sur le marché allemand et belge sont en diminution, respectivement de 2 et 3,5%. «En France, l’augmentation spectaculaire des accises a contribué à l’accélération des baisses de consommation de la bière», poursuit M. Lentz.

Au Luxembourg, la consommation – autrement dit la vente – de bière a chuté de 4,5% entre 2012 et 2013, s’établissant à 281.301 hectolitres. On a déjà vu plus réjouissant comme climat.

Malgré tout, la Brasserie nationale est parvenu à maintenir son volume de bière produit, et même à le faire croître, en gagnant des parts de marché à l’échelle nationale, en investissant en Grande Région, en proposant de nouveaux produits.

Savoir qui est le plus grand

Le principal concurrent de la Brasserie nationale, à savoir la Brasserie de Luxembourg (Diekirch & Mousel, rattachée au groupe mondial In-Bev), semble avoir perdu du terrain sur le marché local. Quelque 8% sur ses ventes, selon l’administrateur délégué du groupe de Bascharage, mais aussi à l’exportation.

«À la question traditionnelle de savoir qui est le plus grand des deux, il faut voir ce que l’on considère. Au niveau de la vente sur le marché local et à l’exportation, nous sommes le principal acteur. En prenant en compte ce que nous appelons les produits transfrontaliers, ceux qui sont importés de Belgique et qui repassent directement la frontière, comme la Jupiler, nos concurrents assurent plus de vente», explique Georges Lentz.

La part de marché de la Brasserie nationale, par rapport aux bières brassées localement, a en réalité progressé de 2 points et se situe à 58%.

Une croissance très «spéciales»

Considérant le marché grand-ducal, relativement restreint, et la place qu’elle y occupe déjà, la Brasserie nationale entend chercher sa croissance en Grande Région, et en développant de nouveaux produits. «Notre stratégie mise en place il y a trois ans d’investir dans des bières spéciales porte ses fruits. Au printemps dernier, après le lancement de Battin Fruitée et Battin Extra, la gamme a été complétée avec l’arrivée de la Blanche». «L’accueil de ce nouveau produit a été très favorable et les ventes de bières dites 'spéciales' ont plus que doublé par rapport à 2012», explique Frédéric de Radiguès, directeur général du groupe.

À travers la Grande Région, la Brasserie nationale se positionne comme partenaire des responsables d’établissement Horeca, afin de pénétrer le marché. Le nombre de débits sous contrat avec la brasserie a augmenté de 151 unités en 2013. On en compte au total 2.682.

Les chiffres à flot

Notons que si les volumes produits par la brasserie ont augmenté, l’Ebitda a reculé de 4,8%, s’établissant à 4.855.000 euros. «Il a été affecté par les coûts des matières premières, des frais exceptionnels de conditionnement et les investissements inhérents au lancement de nouveaux produits», poursuit le directeur général.

À l’échelle du groupe, qui comprend aussi une activité de commercialisation et de distribution d’autres produits, le chiffre d’affaires a évolué positivement, s’établissant à 67.018.000 d’euros (+1,4%). Brasserie nationale – Munhowen affiche un Ebitda de 5.242.000 euros (+6%). Le groupe, dans son ensemble, emploie 236 personnes.

Face à un marché difficile, mais une stratégie bien établie, Bofferding envisage 2014 sereinement. Les voyants restent au vert...