Le centre-ville de la capitale pourrait rapidement se retrouver saturé en cas de relocalisations importantes d’acteurs de la City au Grand-Duché. (Photo: Licence C.C)

Le centre-ville de la capitale pourrait rapidement se retrouver saturé en cas de relocalisations importantes d’acteurs de la City au Grand-Duché. (Photo: Licence C.C)

La question centrale de l’immobilier, véritable serpent de mer au Luxembourg, est également au cœur des préoccupations des acteurs de la City qui choisiraient de relocaliser leurs activités au Grand-Duché, tant pour leurs propres locaux que pour loger leurs salariés venant vivre au Luxembourg.

C’est ce que confirme un article de Bloomberg paru ce dimanche, consacré à la capacité du Luxembourg à être un des points de chute post-Brexit des acteurs financiers londoniens. Selon Julien Pillot, courtier immobilier chez Inowai SA, interrogé par le média anglo-saxon, «les entreprises qui recherchent des surfaces de 500m2 trouveront facilement. Mais il y a clairement un manque de bureaux de taille supérieure au centre de la capitale». 

250 emplois déjà créés

Les firmes intéressées par des surfaces supérieures à 500m2 devront peut-être se rabattre sur les zones périphériques de Luxembourg, voire s’installer dans d’autres villes, car comme le rappelle Bloomberg, à l’horizon 2025, 30.000 personnes vivront, travailleront, étudieront et feront leur shopping dans le futur quartier de la Cloche d’Or. «Le problème est que ce projet ne devrait être achevé qu’en 2025, soit six ans après la date d’achèvement du processus du Brexit annoncée par Theresa May», s’inquiète Bloomberg. 

Depuis le vote en faveur du Brexit en juin 2016, plus de 30 sociétés ont concrétisé ou confirmé leur venue au Grand-Duché (certaines étaient déjà présentes sur le territoire), majoritairement actives dans les domaines des assurances et de la gestion de fonds, selon une étude réalisée par KPMG. Soit environ 250 emplois qui auraient déjà été créés par cette délocalisation (chiffres arrêtés au mois de janvier dernier et diffusés par le Statec).

«La situation pourrait devenir problématique»

L’épineuse question de l’immobilier résidentiel a été abordée dans l’édition juillet-août de Paperjam Plus. Jean-Nicolas Montrieux, partner & COO d’Inowai Residential, indiquait que «certains travailleurs arrivent au Luxembourg à cause du Brexit, mais on ne peut pas dire que l’on soit face à un phénomène de grande ampleur».

Jean-Nicolas Montrieux faisait toutefois le même constat que Bloomberg, en cas d’une accélération des relocalisations en provenance de la City. «Si l’on atteint 1.000 ou 2.000 emplois, impliquant potentiellement la venue de 3.000 à 4.000 personnes – soit 3 à 4% de la population de Luxembourg-ville –, alors oui, le Brexit pourrait avoir un impact très fort et la situation pourrait devenir problématique en matière de surfaces disponibles, et donc de prix.»

Vers une hausse des prix dans l’immobilier résidentiel?

Ces nouveaux arrivants ayant un haut pouvoir d’achat, leurs habitudes de vie les conduiraient plutôt vers le centre la capitale grand-ducale. Mais l’offre sur ce secteur étant déjà saturée, cela contribuerait encore à faire augmenter les prix.

Dans son interview accordée à Paperjam, Jean-Nicolas Montrieux ajoutait toutefois que «pour l’heure, on ne sent pas le marché spécialement poussé par le Brexit, et aucun indice ne semble aller dans ce sens». Dans la course aux relocalisations post-Brexit, l’enjeu immobilier a donc toute sa place. Au Grand-Duché de trouver les réponses adéquates pour convaincre les acteurs financiers de s’installer sur son territoire.

Lire l’article de Bloomberg