Nejc Kodrič, CEO de Bitstamp et cofondateur de la plateforme. (Photo: DR)

Nejc Kodrič, CEO de Bitstamp et cofondateur de la plateforme. (Photo: DR)

Une nouvelle prise dans l’univers des paiements électroniques qui convient à la volonté de la Place de se positionner durablement dans les fintech et donc dans les nouveaux moyens de paiements. Et ce d’autant plus que le nouvel acteur fait le déplacement de Londres, principal concurrent européen dans le créneau, à Luxembourg.

Bitstamp, l'une des plus anciennes plateformes d'échange de bitcoins, et la plus importante en Europe, fait en effet savoir ce lundi qu’elle établira son nouveau siège au Luxembourg dès le 1er juillet prochain. La société a décroché un agrément en tant qu’établissement de paiement auprès du ministre des Finances. Cette licence lui donne la possibilité d’étendre ses services dans les 28 États membres de l’Union européenne.

Bitstamp fonctionne comme une sorte de bourse du bitcoin sur laquelle les détenteurs de monnaie «classique» peuvent déposer leur argent et l’échanger contre du bitcoin, et vice versa.

Une étape cruciale pour la finance digitale en Europe.

Pierre Gramegna, ministre des Finances

Une annonce qui est le résultat de l’examen d’un dossier durant plus de deux ans par la Commission de surveillance du secteur financier.

«Je suis convaincu que cette annonce marque une étape cruciale pour le bitcoin et pour la finance digitale en Europe. Bitstamp pourra s’intégrer parfaitement dans l'écosystème fintech luxembourgeois», a déclaré le ministre des Finances, Pierre Gramegna.

«Le Luxembourg a assimilé le potentiel économique que représentent le bitcoin et la technologie de la blockchain. Il a posé un précédent après avoir conduit une lourde due diligence de la technologie et de Bitstamp en tant que société», déclare Dan Morehead, CEO de Pantera Capital, actionnaire de la plateforme.

Des bitcoins et plus...

Fondé en 2011, Bitstamp veut donc profiter du cadre réglementaire pour proposer les mêmes standards que dans la finance traditionnelle, tout en capitalisant sur son expérience digitale. La plateforme basée à Londres dispose aussi d’un bureau à New York. Elle joue le rôle d’intermédiaire – et ne vend donc pas de bitcoin – et a progressivement élargi sa gamme de services.

Après avoir proposé une carte de débit – virtuelle ou réelle – pour ses clients, directement liée à leur compte sur leur plateforme, et ouvert une possibilité d’achat d’or en ligne, Bitstamp lance une nouvelle fonctionnalité, celle d’échanger des euros/bitcoin pour servir le marché européen.

Un acteur à l’expérience significative qui pourrait bénéficier à l’ensemble de la Place.

EY a opéré en tant qu’auditeur dans le dossier. Le cabinet Schiltz & Schiltz a conseillé Bitstamp lors de sa procédure d’agrément. On les retrouve aussi derrière l’arrivée de SnapSwap récemment, en janvier dernier, également par attrait d'un cadre réglementaire synonyme de crédit dans un marché où les développements technologiques n’affichent pas tous le même niveau de due diligence ou de traitement des notions de KYC et de AML.