La nouvelle société sera domiciliée dans le même bâtiment que la Bil, route d’Esch.  (Photo: DR / Archives paperJam)

La nouvelle société sera domiciliée dans le même bâtiment que la Bil, route d’Esch.  (Photo: DR / Archives paperJam)

Lancé depuis quelque temps dans la réflexion du renouvellement de son infrastructure IT, la Banque internationale à Luxembourg (Bil) a finalement choisi de passer par une autre voie: celle de la création d’un centre de business process outsourcing (BPO) en partenariat avec le groupe suisse Avaloq. Une opération qui s’accompagnera du «transfert» de quelque 400 employés de la banque – actifs dans les services IT et back office – vers cette nouvelle entité. Tous conserveront leur statut social lié à la convention collective du secteur bancaire.

Le système «core banking» de la banque avait été mis en place depuis une vingtaine d’années. Son développement et sa «maintenance» commençaient à devenir aussi complexes que coûteux. D’où la démarche engagée par la Bil de trouver un nouveau fournisseur. Suite à un appel d’offres, c’est l'éditeur suisse Avaloq qui a été retenu. Mais plutôt que d’implémenter la solution «in house», les deux partenaires ont choisi de créer une structure indépendante, sous la forme d’un centre de BPO, le premier du genre au Luxembourg, destiné aux marchés du Benelux et de la France.

En Suisse et en Allemagne, Avaloq gère déjà avec succès de tels centres BPO offrant des solutions d’externalisation des processus métiers et informatiques.

Deux administrateurs de la Bil

En 2006, ce qui était encore Dexia-Bil avait créé la filiale DTS (Dexia Technology Services), qui avait regroupé les data centers belges et luxembourgeois de Dexia, lesquels servaient déjà plusieurs autres entités réparties dans différents pays au sein du groupe. DTS avait à la fois répondu à une nécessité de professionnalisation des services IT et par une réduction des coûts via les économies d’échelle réalisées. La société avait été revendue fin 2013 à IBM pour 1,3 milliard de dollars, lors du démantèlement du groupe Dexia.

Dans le cas présent, la nouvelle entité qui se profile – et dont le nom n’a pas encore été arrêté – sera le fruit d’une joint-venture (51% pour Avaloq, 49% pour la Bil) et sera domiciliée à la même adresse actuelle que la Bil, route d’Esch. Destinée à être agréée PSF (le dossier est en cours d’instruction auprès de la CSSF), elle devrait être dirigée par un CEO arrivant de l’extérieur. Deux des cinq membres du conseil d’administration seront «fournis» par la Bil: il s’agit de François Pauly et Pierre Malevez, respectivement président et vice-président du comité de direction de la banque.

Un CEO pour l’été?

Si la Bil sera, tout naturellement, le tout premier client de cette nouvelle société, elle n’est évidemment pas destinée à être la seule. Car le but de ce partenariat entre la banque et Avaloq est de proposer au secteur bancaire une solution permettant de standardiser et d’automatiser les processus back office. «Une telle solution permet aux banques de se concentrer sur les activités front office et de se démarquer ainsi de la concurrence en termes d’interaction avec leurs clients. Le modèle du BPO s’avère également la solution idéale pour toutes les banques étrangères souhaitant s’installer au Luxembourg comme point d’entrée sur le marché financier européen», explique le communiqué commun diffusé ce jeudi.

Sans préjuger de la diligence avec laquelle la CSSF traitera le dossier d’agrément, la Bil espère bien que cette nouvelle entité entrera rapidement en activité. Le choix du CEO devrait intervenir dans le courant de l’été.