Carlo Thill (BGL BNP Paribas) : « Nous avons réussi à conduire notre plan industriel sans départs forcés. » (Photo : Julien Becker/archives)

Carlo Thill (BGL BNP Paribas) : « Nous avons réussi à conduire notre plan industriel sans départs forcés. » (Photo : Julien Becker/archives)

Un résultat net en augmentation dans un environnement difficile. Voilà comment BGL BNP Paribas a présenté ses résultats financiers 2011. Le résultat net part du groupe a progressé de 7 % par rapport à 2010, à 297,8 millions d’euros (normes IFRS).

Une bonne année donc, qui solde définitivement la crise qui avait placé l’ex-Fortis Banque Luxembourg au bord de la faillite à l’automne 2008.

« L’exercice sous revue a été marqué par les derniers éléments de l’exécution du plan industriel arrêté après analyses et discussions approfondies par le conseil d’administration en novembre 2009 », a expliqué Gaston Reinesch, président du conseil d’administration de la banque.

« Nous avons réussi à conduire notre plan industriel sans départs forcés. Nos engagements ont été tenus », a ajouté Carlo Thill, coprésident du comité de direction.

2.658 collaborateurs

Au 31 décembre, les effectifs de BGL BNP Paribas se montaient à 2.658 collaborateurs.

Le produit net bancaire s’inscrit en légère diminution de 1 % à 793 millions d’euros par rapport à l’exercice précédent : « Les revenus commerciaux (banque de détail et banque privée) ont progressé de 3 %. Les revenus des activités banque d’investissement s’établissent en baisse. Les résultats d’intérêt et de commissions sont stables dans un environnement de taux bas et de marchés baissiers », a détaillé Carlo Lessel, directeur financier et membre du comité de direction.

Les résultats de la banque ont été affectés par une provision à 75 % sur l’exposition à la dette souveraine grecque, soit 113,8 millions d’euros. Mais ce provisionnement a été en partie compensé par la contribution positive des activités de BNP Paribas Leasing Solutions de 85 millions d’euros.

Lors de la conférence de presse, la banque a notamment mis en avant ses résultats dans son métier de banque privée et de gestion de fortune, pour lequel elle a été désignée « Best Private Bank in Luxembourg » dans le classement Euromoney 2012.

Le secret fiscal n’existe plus

« Nous avons mis en place une activité banque privée où il subsiste une confidentialité des données privées mais où le secret fiscal n’existe plus. Nous avons réorganisé les équipes en fonction des zones géographiques. Les résidents français sont par exemple pris en charge par une équipe dédiée à la France et qui se charge également des reporting fiscaux », a expliqué Carlo Thill.

« La banque s’est résolument positionnée dans un contexte post-G20. Le monde a changé. Nous ne sommes plus dans un contexte de fiscalité mais de valeur ajoutée », a ajouté Gaston Reinesch.

Invité à commenter les récentes déclarations de Ernst-Wilhelm Contzen, président de l’ABBL (Association des Banques et Banquiers, Luxembourg) à propos des acquis sociaux prétendument excessifs dont bénéficient les salariés du secteur bancaire, Carlo Thill a indiqué qu’ils souscrivait à ces propos : « Il faut être prêt à remettre ces acquis en question. Au cours des 10 dernières années, les augmentations de salaires ont été beaucoup plus élevées dans le secteur bancaire luxembourgeois qu'ailleurs. Or, le secteur bancaire est aujourd’hui très exposé à la concurrence internationale. »