Laurent Schonckert: «Le commerce en ligne génère un certain nombre de frais que nous avons jugés trop importants par rapport aux retombées qu’on pourrait attendre d’une telle activité.» (Photo: Jan Hanrion / Maison Moderne)

Laurent Schonckert: «Le commerce en ligne génère un certain nombre de frais que nous avons jugés trop importants par rapport aux retombées qu’on pourrait attendre d’une telle activité.» (Photo: Jan Hanrion / Maison Moderne)

Monsieur Schonckert, Cactus ouvre ce mercredi un nouveau supermarché dans la zone Scheleck, à Bettembourg. Quels sont les objectifs de cette nouvelle implantation, sachant qu’il existe déjà – à Bettembourg – un Cactus Market qui fonctionne depuis plus de 35 ans?

«Nous avons effectivement déjà une enseigne à Bettembourg, qui fonctionne depuis 1980, mais qui n’est qu’un magasin de proximité. Une sorte d’épicier du coin! Mais l’offre y est assez réduite et, depuis 37 ans, Bettembourg a bien grandi en termes de population, tout comme Dudelange, où, au bord de la N31 entre ces deux villes, nous allons mettre en service ce mercredi notre nouveau supermarché.

Aménagé sur 4.400 mètres carrés pour une zone de chalandise de quelque 30.000 consommateurs, c’est le plus grand supermarché ouvert ces dernières années, avec 40.000 références. Il proposera en outre une petite galerie commerciale de services et 550 emplacements de stationnement, ce qui est assez costaud!

Il doit employer au total 126 personnes, dont un tiers ont été nouvellement recrutées.

Après cette nouvelle enseigne, allez-vous continuer à travailler au développement de nouveaux magasins, et - si oui - où?

«Nous sommes occupés aujourd’hui sur trois projets, le plus petit étant celui d’Ettelbruck, où nous allons nous installer dans les anciens bâtiments qu’occupait auparavant Monopol, qui représentent une belle surface de vente.

Dans ce dossier, nous en sommes actuellement au stade des préparatifs administratifs. De sorte que tout pourrait être bouclé pour une ouverture qui pourrait avoir lieu entre fin 2018 et début 2019.

Le deuxième projet concerne l’est du pays, où nous étions jusqu’ici moins présents. Après avoir acquis le terrain il y a plusieurs années, nous travaillons sur l’ouverture d’un nouveau supermarché à Roodt-sur-Syre, près de l’usine Panelux, dans la zone Rothoicht.

Nous avons le soutien et l’accord de l’administration communale. De sorte que le chantier pourrait débuter d’ici un an ou un an et demi, et donc, si vous ajoutez deux ans – le temps de ce chantier –, vous arrivez d’une certaine manière plus ou moins à la date d’ouverture de ce magasin.

Enfin, notre troisième projet et plus gros morceau, qui a déjà fait couler beaucoup d’encre, concerne un de nos fiefs historiques, celui de Lallange, près d’Esch-sur-Alzette, à côté du magasin ouvert il y a une vingtaine d’années.

Après avoir été recalé pour des aléas administratifs, le dossier a été refait et a été présenté à la Ville. Et même s’il y a maintenant une nouvelle équipe qui a été élue, je ne doute pas que celle-ci continuera à nous appuyer. C’est un dossier qui a la particularité d’intégrer des logements d’habitation dont le chantier de construction pourrait débuter d’ici un an. Vu son envergure, il faudra sans doute compter 30 mois de travaux, ce qui devrait nous mener à une ouverture qui pourrait avoir lieu d’ici 2020 ou 2021.

Qu’en est-il du commerce en ligne selon Cactus? Quelle est votre stratégie en la matière?

«Nous avons un site de livraison à domicile pour lequel nous avons abandonné la partie ‘B2C’ pour ne conserver que le ‘B2B’, puisque nous continuons à livrer les banques, les crèches ou d’autres entreprises encore.

Pourquoi avoir arrêté le ‘B2C’? C’est toujours la même question. Il faut voir aussi ce qu’il en est de la rentabilité. Et si vous me demandez comment d’autres le font, je vous répondrai – sans citer de noms – que ceux qui sont à la une ont des trésors de guerre plus conséquents que nous.

Face à eux, nous avons tout de même un bon maillage de magasins et toute notre expérience. Et si je sais qu’il y a des adeptes du commerce en ligne, ils ne sont pas en nombre suffisant pour que cela devienne pour nous une success-story.

Je ne dis pas pour autant que, dans un avenir plus ou moins proche, nous ne retenterons pas l’expérience. Mais pour l’instant, au niveau du Luxembourg, je n’entends pas grand-chose dans ce domaine, ni au niveau du chiffre d’affaires, ni au niveau de la rentabilité.

Et il faut être raisonnable. Si nous sommes commerçants, c’est aussi pour gagner de l’argent. Le commerce en ligne génère, de notre côté, un certain nombre de frais que nous avons jugés trop importants par rapport aux retombées qu’on pourrait attendre d’une telle activité.

Mais ce n’est pas un échec. Nous avons appris pas mal de choses et avons tiré les leçons de cette expérience. Peut-être avons-nous débuté trop tôt. Nous avons fait la livraison à domicile, quand d’autres proposent le ‘drive’ ou le ‘picking’ dans les magasins. Il y a donc trois gros modèles. Quel est le bon? Aujourd’hui, je ne le sais pas.»