C’est un Xavier Bettel relativement exaspéré qui a relaté les dernières évolutions du dossier grec à la Chambre ce mercredi. (Photo: Christophe Olinger / archives)

C’est un Xavier Bettel relativement exaspéré qui a relaté les dernières évolutions du dossier grec à la Chambre ce mercredi. (Photo: Christophe Olinger / archives)

«Si aucune proposition concrète et raisonnable n’est faite, tout le monde sera perdant.» C’est un Xavier Bettel encore plus remonté qu’à l’accoutumée qui s’est exprimé mercredi devant les députés pour évoquer le dossier grec. Revenu de Strasbourg où il a détaillé les objectifs de la présidence luxembourgeoise devant le Parlement européen et s’apprêtant à repartir pour Bruxelles, le Premier ministre voit son début de présidence du Conseil de l’UE quelque peu perturbé par la menace d’un Grexit.

Car le discours conciliant des premiers jours a fait peu à peu place à une position moins flexible envers le gouvernement Tsipras. La faute notamment à la position adoptée mardi soir lors de la dernière réunion de l’Eurogroupe. «Nous ne pouvons pas être insensibles à la situation des Grecs qui voient leurs banques une fois encore fermées, qui voient leur secteur touristique touché par de nombreuses annulations ou qui font face à des départs d’entreprises en lien avec le climat d’incertitude. Mais dans le même temps, nous ne pouvons que constater que venir sans proposition ne fait pas avancer les échanges.»

Un accord ne peut être unilatéral.

Xavier Bettel, Premier ministre

Assurant une nouvelle fois que «le résultat du référendum sera respecté», Xavier Bettel ne cache plus sa distance par rapport à Alexis Tsipras. Un chef de gouvernement qui «n’a informé personne de son intention de consulter sa population, sans en avertir ses partenaires, alors même que nous avions travaillé deux jours ensemble juste avant». Pour le Premier ministre luxembourgeois, ce «manque de confiance» pourrait aboutir à une absence d’accord avec les créanciers européens, car «un accord ne peut être unilatéral».

Selon le calendrier fixé, Athènes doit envoyer jeudi la liste des réformes que le pays s’engage à mener en échange d’un nouveau plan d’aide. Cette dernière sera étudiée samedi dans le cadre d’une nouvelle réunion des ministres des Finances de la zone euro. Dimanche, les dirigeants des 28 États membres de l’UE décideront des suites concrètes à donner. Soit la validation d’un troisième plan d’aide, soit le départ de la Grèce de la zone euro.