Xavier Bettel et Matteo Renzi, les deux chefs de gouvernement se sont rencontrés à Rome ce jeudi. (Photo: Tiberio Barchielli-Filippo Attili)

Xavier Bettel et Matteo Renzi, les deux chefs de gouvernement se sont rencontrés à Rome ce jeudi. (Photo: Tiberio Barchielli-Filippo Attili)

Le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, s’est rendu à Rome ce jeudi pour rencontrer son homologue italien, Matteo Renzi. Le communiqué officiel indique que les deux chefs de gouvernement ont évoqué la lutte contre le chômage des jeunes et la crise ukrainienne, dans le cadre de laquelle l’Union européenne doit à la fois «maintenir le dialogue et prendre ses responsabilités».

Mais l’avenir de la politique extérieure de l’UE a également été évoqué à travers le nom de celle que le gouvernement italien soutient pour prendre le poste de haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères: Federica Mogherini.

Jean Asselborn et Federica Mogherini, MAE, le 30 juin.

Réputée trop proche de la Russie

La ministre italienne des Affaires étrangères a pendant longtemps fait figure de grandissime favorite pour prendre ce poste de la Commission européenne. Cette brillante femme politique (41 ans), fidèle de Matteo Renzi, pouvait compter sur la proximité du président du Conseil des ministres italien avec la chancelière allemande, pour accéder à la vice-présidence de l’exécutif européen.

C’était sans compter sur les pays d’Europe centrale et orientale – principalement les pays baltes – qui voient en elle une proche de la Russie… ce qui est, par les temps qui courent, plutôt malvenu. À cela, faut-il encore ajouter que l’Italie compte déjà un poste haut placé dans les institutions européennes avec Mario Draghi à la tête de la Banque centrale à Francfort.

Matteo Renzi n’en a cure et continue de soutenir sa candidate. Ce qu’il a fait savoir à Xavier Bettel ce jeudi, lequel n’a pas encore indiqué s’il soutenait Mme Mogherini. Il s'est contenté de préciser à paperJam.lu qu'il était «important que les personnes sur les postes clés resprésentent bien les 500 millions d'Européeens et qu’elles aient les compétences nécessaires pour faire face aux défis et priorités définies, comme la relance économique et le développement durable». Les chefs d’États et de gouvernements européens se rencontreront à la fin du mois d’août pour trouver un remplaçant à Catherine Ashton.

Le chantier prioritaire de l’ICT

Sous sa casquette de ministre des Communications et des Médias, Xavier Bettel a rencontré ses homologues italien et letton du trio de présidences européennes, pour bâtir une approche commune et coordonnée dans l’organisation des travaux du Conseil durant ces prochains 17 mois, en matière de technologies de l’information et de la communication. Le Luxembourgeois a ainsi félicité Antonello Giacomelli, sous-secrétaire d’État italien du développement économique en charge des télécommunications, d’avoir mis le numérique au centre de la présidence italienne, un secteur «qui offre d’importants leviers et opportunités, tant pour nos citoyens que pour nos entreprises».

Le gouvernement luxembourgeois a en effet tout intérêt à promouvoir une telle thématique puisque la stratégie de diversification économique repose depuis plusieurs années sur l’ICT. La cybersécurité a été jugée comme prioritaire. L’objectif de la présidence italienne est de conclure, d’ici la fin de l’année donc, une directive visant un renforcement de la cybersécurité en Union européenne. Les ministres ont également émis l’ambition de faire émerger un réel marché unique des télécommunications.

La gouvernance de l’internet a enfin été abordée. Il sera question de faire entendre la voix de l’Union européenne sur un plan où l’Icann – organisation proche du gouvernement américain – occupe le devant de la scène.